C'est la troisième explosion dans un bâtiment religieux ce mois-ci dans le pays. Le gouvernement assure que les talibans ont intensifié leurs attaques ces jours derniers, ce que démentent les insurgés. Au moins neuf adolescents ont été tués lorsqu'un obus de mortier a explosé dans une école coranique de la province de Takhar, dans le nord de l'Afghanistan, ont rapporté, jeudi 18 juin, des médias. L'explosion, qui a également fait six blessés, «a été causée par un obus de mortier, qui d'une manière ou d'une autre, avait été transporté à l'intérieur d'une madrasa» du district d'Ishkamish, a déclaré Khalil Asir, le porte-parole de la police provinciale, ajoutant que les neuf morts étaient presque tous mineurs. «Nous enquêtons pour comprendre comment et pourquoi l'obus se trouvait à l'intérieur du bâtiment», a ajouté M. Asir. C'est la troisième explosion dans un bâtiment religieux ce mois-ci en Afghanistan. La première, survenue le 2 juin et revendiquée par l'Etat islamique, avait tué un imam célèbre pour ses discours polémiques ainsi qu'un fidèle dans une mosquée attenante à la zone verte, ce quartier ultra sécurisé du centre de Kaboul. La seconde, non revendiquée, avait tué un autre imam de la capitale ainsi que trois fidèles. Les bâtiments religieux sont fréquemment ciblés en Afghanistan, où sévit un conflit vieux de quarante ans. En octobre 2019, soixante-deux fidèles étaient morts et plus de trente avaient été blessés dans un attentat contre une mosquée du Nangarhar (Est). En avril 2018, un bombardement de l'armée afghane contre une madrasa de Kunduz, province voisine de celle de Takhar, avait fait des dizaines de morts et blessés. D'après le ministère de la défense, la frappe aérienne, survenue pendant une cérémonie de remise des diplômes, visait de nombreux talibans présents sur place. Des violences dans la province de Baghlan, frontalière de celles de Kunduz et Baghlan, ont par ailleurs fait sept morts et six blessés parmi la police, quand des talibans ont attaqué un poste de sécurité dans la nuit de mercredi à jeudi, selon des sources policières. Les violences ont diminué en Afghanistan après le 24 mai lorsque les insurgés ont décrété un cessez-le-feu de trois jours pour l'Aïd el-Fitr, fête qui marque la fin du ramadan chez les musulmans. Le gouvernement assure que les talibans ont intensifié leurs attaques ces jours derniers, ce que démentent les insurgés. Les affrontements restent fréquents entre les deux camps, alors que rebelles et gouvernement se rapprochent de l'ouverture de négociations de paix historiques. Ces pourparlers sont censés débuter après la fin d'un échange de prisonniers en cours entre les deux camps. Mercredi, les talibans ont tué 18 membres des forces de sécurité lors de deux attaques contre des postes de contrôle du nord du pays.