Le ministre d'État chargé des droits de l'homme (et ex-ministre de la justice), Mustapha Ramid, figure clivante du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste majorité) est soupçonné d'avoir privé sa collaboratrice de la couverture sociale, alors qu'elle souffrait de diverses pathologies. Le scandale couve. La question qui s'agite est des plus graves. Elle s'appelait Jamila Bachar, collaboratrice depuis plus de 20 ans dans le cabinet d'avocat de Mustapha Ramid, ministre d'État chargé des droits humains et ex-ministre de la Justice, était privée d'une manière arbitraire de la couverture sociale malgré de longues années de travail. Bien qu'elle ait été singulièrement affectée par une santé chancelante, celui qui pérorait sur le grand progrès social, sur la protection des travailleurs et sur la nécessite d'élargir le champ personnel des assurances sociales privait sa collaboratrice, souffrant de plusieurs maladies chroniques, d'une couverture sociale. Tout s'est passé dans le plus profond silence, au milieu de l'indifférence la plus absolue, comme s'il se fût agi d'une non-affaire. Jamila Bachar est morte des suites de ses pathologies, et Mustapha Ramid est plus que jamais dans la tourmente.Lundi 15 juin, la famille de la victime a fait diffuser un communiqué accusant un « inconnu » de propager des informations mensongères sur la défunte, sans aucune mention du responsable du PJD, qui refuse de répondre de sa parole, de s'expliquer et de se défendre. Pire, des tentatives souterraines pour enterrer ce scandale se sentent de manière manifeste. Cette question relève du tribunal. Ramid n'a jamais été un homme de cœur et de courage, capable de tout assumer. Toute sa vie en fait foi. Selon les informations récoltées par Barlamane.com, Mme Bachar a travaillé pendant plus de deux décennies comme collaboratrice de Mustapha Ramid, sans qu'elle puisse bénéficier du régime général de sécurité sociale. Ni l'avocat ni sa fille qui dirige son bureau n'ont songé à offrir des services de protection sociale à la défunte malgré la fragilité de son cas. L'affaire de Jamila Bachar enflamme les réseaux sociaux. Les internautes demandent au chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani de démettre Ramid de ses fonctions et celui-ci d'avoir le courage d'assumer ses responsabilités et de présenter sa démission. Contrairement à son habitude, Ramid se réfugie dans un silence assourdissant. Mais pour combien de temps!