La Fédération des ligues des droits des femmes affirme avoir reçu 515 appels téléphoniques, de la part de 355 femmes victimes de violences dans les différentes régions du Maroc, entre le 16 mars et 15 mai. Dans un communiqué, la Fédération des ligues des droits des femmes souligne que 1.007 actes de violence sous toutes ses formes ont été enregistrés via des appels téléphoniques, avec la violence psychologique en tête (49%), suivie de la violence économique (27.3%) et la violence physique (16.5%), ainsi que certains cas de violence sexuelle. Les cas d'expulsion du domicile conjugal nécessitent une intervention urgente afin de fournir des services d'hébergement aux femmes victimes, note la même source. A travers les données collectées, la violence conjugale sous toutes ses formes représente 86,8% des cas, suivie de la violence familiale avec 7,6%. Dans le cadre du soutien des femmes victimes de violence et leur prise en charge, la Fédération a, par le biais de son réseau, pu secourir des femmes contre la violence du genre, notant que 998 services d'écoute, de conseil juridique et soutien psychologique ont été apportés, en plus de la rédaction de plaintes de suivi des dossiers. Ainsi, près de 100 interventions ont été comptabilisées pour coordonner et coopérer avec les différents acteurs institutionnels et fournir aux femmes des services de prise en charge et de simplification des procédures. Suite à l'analyse préliminaire de ces données, la Fédération a constaté la persistance des violences à l'égard des femmes dans les conditions de confinement, notant que leurs effets psychologiques, physiques et sociaux sont désastreux et coûteux, ce qui nécessite le renforcement des mécanismes nationaux, régionaux et provinciaux pour résoudre cette situation. Malgré les effets importants des efforts et des mécanismes pour atténuer les répercussions de la violence à l'égard des femmes dans ces circonstances difficiles, la Fédération souligne la nécessité de promouvoir les actions contre la persistance et l'émergence de ce genre de problèmes sur le terrain, dont une partie est liée aux lacunes de la loi, aux mécanismes de prise en charge, à l'interprétation ou encore à la situation de confinement.