Les ministres des Finances du G20 se sont accordés, mercredi, sur une suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres. Une mesure prise pour que chaque État puisse faire face aux conséquences de la pandémie de coronavirus. Les ministres des Finances et les banquiers centraux du groupe G20 ont donné, mercredi 15 avril, leur aval à une suspension provisoire du service de la dette des pays les plus pauvres, ont-ils annoncé dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion virtuelle. Tous les créanciers publics bilatéraux participeront à l'initiative et le G20 appelle les créanciers privés à faire de même. Tous les créanciers publics bilatéraux participeront à cette initiative de suspension de la dette, précisent les ministres et banquiers centraux du G20, dont font partie entre autres la France, les États-Unis, la Chine et la Russie. « Nous nous sommes mis d'accord sur une approche coordonnée avec un échéancier commun fournissant les principales caractéristiques de cette initiative de suspension du service de la dette », écrivent-ils dans un communiqué publié à l'issue de leur échange en visioconférence consacré à la pandémie qui a contaminé à ce jour plus de deux millions de personnes dans le monde. Ils appellent dans le même temps les créanciers privés à s'accorder sur une initiative sur des termes comparables, et demandent aux banques multilatérales de développement d'étudier les moyens de suspendre le service de la dette. Ce moratoire durera jusqu'à fin 2020 mais la question d'une éventuelle prolongation sera examinée d'ici la fin de l'année, ajoutent les signataires du communiqué, aussitôt salué par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). L'idée d'un moratoire sur la dette des pays les plus pauvres avait déjà reçu le soutien des pays du G7 mardi, mais ces derniers avaient prévenu qu'ils attendaient l'aval de d'autres pays du G20, dont la Chine, principal pays créancier de l'Afrique, en accord avec le groupe de créanciers du Club de Paris. Selon la France, quelque 76 pays – dont une quarantaine situés en Afrique subsaharienne – sont éligibles à ce moratoire qui pourrait concerner un total de 20 milliards de dollars en 2020.