Les bilans quotidiens en Espagne et en Italie, qui concentrent plus de la moitié des morts de la planète, restent dramatiques malgré des semaines de confinement. Chaque jour apporte son lot de bilans en hausse en provenance des cinq continents : ceux des contaminations et des morts dus au Covid-19 dans des systèmes hospitaliers souvent saturés, à mesure que la pandémie touche de nouveaux territoires et que les tests de dépistage sont réalisés plus fréquemment. Selon un dernier décompte, dimanche 29 mars, la pandémie due au coronavirus a fait plus de 31 000 morts dans le monde. Plus de 667 000 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 183 pays et territoires. Plus de 3,4 milliards de personnes – soit 43 % des habitants de la planète – sont confinées à divers degrés dans près de 80 pays pour tenter d'endiguer la pandémie. C'est à ce jour l'un des seuls moyens trouvés pour tenter d'enrayer sa progression, faute de vaccin ou de traitement éprouvé pour en venir à bout. Les nouveaux épicentres de la pandémie, amorcée en Chine en décembre 2019, sont désormais durablement implantés en Europe du Sud et aux Etats-Unis. Le continent européen est le plus durement touché et concentre deux tiers des décès mondiaux, l'Italie et l'Espagne étant les deux pays du monde les plus endeuillés. L'Italie est le pays le plus meurtri, avec 10.779 décès, selon un bilan datant de dimanche. Même si le chiffre est dramatique, il s'agit de la troisième baisse consécutive du nombre de morts quotidien. Le nombre de nouveaux cas positifs (5 217, pour un total de 97.689), le nombre de personnes hospitalisées et en réanimation sont aussi en baisse sur 24 heures. Le confinement, qui dure depuis trois semaines et sera vraisemblablement prolongé, commence à montrer ses premiers effets. L'Espagne a enregistré 838 morts, entre samedi et dimanche, un nouveau chiffre record de décès en vingt-quatre heures pour le troisième jour consécutif. Le pays, qui compte désormais plus de 6 500 morts, va durcir ses règles de confinement en vigueur depuis la mi-mars, déjà parmi les plus strictes. Les Etats-Unis sont désormais le pays ayant enregistré le plus grand nombre de cas confirmés (121.117) et le nombre des morts a doublé depuis mercredi pour atteindre 2.010, selon le décompte l'université Johns Hopkins. Près de la moitié des morts et des cas de contaminations sont recensés dans l'Etat de New York, que le président Trump a envisagé de placer en confinement avant d'y renoncer. La Russie, dernier grand pays à n'avoir encore pris aucune mesure de confinement généralisé, bouclera ses frontières à partir de lundi, après avoir ordonné la fermeture des restaurants et de la plupart de ses commerces avant une semaine chômée. La maire de Moscou a annoncé, lui, un confinement général de la population de la capitale russe. La Chine, berceau de l'épidémie, dont elle semble avoir endigué la progression sur son territoire, a temporairement fermé les siennes depuis samedi à la plupart des étrangers et réduit drastiquement ses vols internationaux pour prévenir une deuxième vague de contaminations via des cas «importés». Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les mesures drastiques mises en place par des gouvernements se traduisent par des arrestations musclées et une surveillance électronique poussée. C'est le cas dans des pays comme la Jordanie, le Maroc, Israël, le Liban ou l'Algérie, qui restreignent les mouvements des populations. Dans les pays les plus pauvres, notamment en Afrique, les restrictions de déplacement et d'activité sont compliquées à mettre en œuvre et provoquent une vague d'exode urbain, notamment au Kenya, au Zimbabwe et à Madagascar, qui fêtera pour la première fois depuis 1947 l'anniversaire de son indépendance à huis-clos.