Alors que trois cas de contamination au coronavirus se sont déclarés en Algérie, le mouvement populaire de contestation inédit qui secoue l'Algérie depuis plus d'un an continue son action en faveur de la démocratie et du changement qu'il souhaite. Etudiants et collectifs du Hirak ont manifesté ce 3 mars pour le 54ème mardi consécutif de contestation contre le régime au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962 et contre les tentatives du successeur de Abdelaziz Bouteflika de confisquer les acquis du mouvement démocratique. Cette action intervient alors que les autorités algériennes ont annoncé, mardi 25 février, un premier cas de contamination par le nouveau coronavirus Covid-19 détecté sur le territoire auquel se sont ajoutés deux autres. Alors que les rassemblements de masse sont partout interdits, une foule compacte a défilé à Alger au lendemain du procès d'ex-hauts-dirigeants accusés de corruption et de l'annonce d'une série de libérations de contestataires détenus. Le cortège s'est convergé de divers quartiers, depuis la Place des Martyrs, vers le cœur de la capitale, épicentre du mouvement populaire de contestation du régime né il y a un an et qui cherche à se renouveler. « Ce régime est illégitime, mais nos revendications sont légitimes », scandent les manifestants, qui continuent de réclamer le démantèlement du système au pouvoir en Algérie depuis son indépendance en 1962. Plusieurs personnes ont été libérées ces derniers jours à la faveur d'une vague de libérations ordonnées par les tribunaux à travers le pays. Toutefois, des centaines de personnes emprisonnées dans le cadre du Hirak attendent leur procès ou ont déjà été condamnées. Le président Abdelmadjid Tebboune, élu sur fond d'abstention sans précédent, lors d'un scrutin décrié par la contestation, est considéré comme la facette d'un pouvoir qui cherche à se régénérer. Le Hirak continue son action alors qu'un dispositif de « surveillance et d'alerte a été mis en place au niveau national en Algérie pour faire face au coronavirus », a indiqué le ministère algérien de la Santé.