Alors que l'Algérie a annoncé, le 25 février, un premier cas de coronavirus Covid-19 sur son territoire, des milliers de manifestants qui s'apprêtent à défiler pour le 53e vendredi du mouvement de la contestation populaire affrontent un obstacle inédit. Des milliers de manifestants comptent défiler contre le régime, vendredi 28 février à Alger, pour le 53e vendredi d'affilée. Alors que des rassemblements également eu lieu dans au moins une quinzaine d'autres villes algériennes, supposés drainer des foules importantes, la capitale Alger ainsi que les grandes métropoles du nord-est algérien, les autorités sanitaires alertent sur la propagation de l'épidémie de pneumonie Covid-19, au moment où les contaminations se multiplient en Europe et en Asie. Un après le déclenchement du mouvement populaire de contestation du régime inédit, les opposants, qui continuent d'exiger le démantèlement du « système » hérité du président déchu Abdelaziz Bouteflika et le départ de ses représentants et pilliers, au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962, examinent la possibilité de limiter leurs rassemblements afin de limiter la montée du risque infectieux. Partout, les événements publics ou privés réunissant des milliers de personnes ont été annulés pour limiter la transmission du nouveau coronavirus. En Algérie, un dispositif de «surveillance et d'alerte mis en place au niveau national» s'est montré en première ligne face au coronavirus. Selon la télévision nationale, la personne infectée, de nationalité italienne, a été placée en isolement. Les circonstances de son infection n'ont pas été dévoilées. Chaque vendredi, les autorités installent des barrages filtrants aux entrées de la capitale pour dissuader les Algériens de localités alentour de rejoindre le cortège algérois. Les sensibilités proches de la contestation, qui ont diffusé le Manifeste du 22-Février exhortant la contestation à continuer la mobilisation, devront faire cette fois aux ravages de ‘épidémie de Covid-19, causée par le nouveau coronavirus. Le ministère de la santé a déclaré avoir «renforcé le dispositif de surveillance et de veille au niveau de tous les points d'entrée» en Algérie. Apparue fin 2019 en Chine continentale, l'épidémie déjà contaminé mondialement quelque 77.600 personnes dont 2.800 sont mortes, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).