C'est l'histoire d'un parti qui, s'il s'est accru numériquement, a perdu en homogénéité. Ses membres qui, naguère, marchaient en rangs serrés, s'entre déchirent actuellement. La bataille pour la présidence du PAM a commencé ce week-end. Le nouveau chef de file du parti sera désigné ce dimanche. Le congrès du Parti authenticité et modernité (PAM, libéral – opposition) a commencé de manière houleuse. Pour le moment, Abdellatif Ouahbi, l'homme qui souhaite que son parti «se dégage de la politique de clientèle» est le candidat le plus en avant pour briguer la présidence de la formation divisée depuis de longs mois en deux courants. Il aurait été difficile de tirer l'horoscope du congrès du PAM d'après les paroles de ses organisateurs : l'intérêt n'en était que plus excité quand il s'est ouvert. De nombreux discours ont été prononcés, des escarmouches ont eu lieu, des orateurs ont dirigé contre le secrétaire général sortant, Hakim Benchamach, les traits les plus acérés de leur carquois, mais l'auditoire attendait autre chose. La question centrale qu'on avait agitée avant le congrès était de savoir s'il fallait faire cause commune avec des candidats désirant un rapprochement avec les islamistes. Pour le moment, Mohamed Cheikh Biadillah, ancien secrétaire général du PAM, El Mekki Zizi, Hicham Sghir et Lakfaya Taïb ainsi que Abdeslam Boutayeb se sont retirés de la course pour chapeauter le premier parti d'opposition. L'entourage de Abdellatif Ouahbi était tenté de présenter son duel avec les autres candidats comme la confrontation de « la base » contre « les notables », mais l'avocat près la cour de cassation de Rabat a été accusé d'avoir bidonné le congrès par des inconnus. Contre Samir Belfkih, qui souhaite incarner une ligne rompant avec les velléités de politique personnelle qui diminuent l'autorité des institutions partisanes, la bataille ne sera pas aisée. Un des ténors du PAM a déclaré que le parti n'est plus aujourd'hui ce qu'il était autrefois, rappelant en termes énergiques qu'on ne peut pas s'allier à n'importe qui. Le congrès, qui a subit un assaut brutal de la part d'inconnus samedi 8 février, tente d'apaiser l'amertume et la véhémence des sentiments avant le grand vote, ce dimanche.