L'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) compte lancer prochainement une enquête sur la corruption, apprend-on de l'édition du jour du Matin. Le Maroc continue de figurer parmi les pays où sévit une corruption endémique selon l'Indice de perception de la corruption (IPC) – 2019. Face à cette situation, l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) s'apprête à lancer une grande enquête à réaliser auprès de deux échantillons : les entreprises et les citoyens. L'enquête, à laquelle l'instance réserve un budget de 3,15 millions de dirhams, mesurera «méthodiquement» le niveau global de la corruption au Maroc à travers l'analyse du vécu ainsi que de la perception des citoyens et des entreprises. Il s'agit par ailleurs d'analyser le phénomène dans toutes ses manifestations et ses impacts sur l'économie. Cette investigation consacrera, en outre, une partie à l'évaluation globale de l'impact des politiques et des actions anti-corruption dans le Royaume. Sur le terrain, elle sera menée auprès de deux échantillons représentatifs des citoyens et des entreprises à l'échelle nationale. Du côté des entreprises, l'instance cherche, en effet, à identifier les domaines-foyers de corruption dans le secteur privé ou dans la relation de ce dernier avec le secteur public ou d'autres intervenants. L'objectif étant d'évaluer l'impact du phénomène sur l'environnement économique et le développement global du secteur privé tout en identifiant les principales répercussions sur les différents aspects de l'investissement, la création, du fonctionnement et du développement des entreprises. Selon un sondage mené par Transparency Maroc, 74% des Marocains pensent que l'Exécutif s'attaque mal à la corruption. De plus, 41% des personnes sondées affirment que la plupart des membres du Parlement sont corrompus. Par ailleurs, 38% de Marocains pensent que la majorité des responsables territoriaux sont corrompus et 28% estiment que la majorité des hommes et des femmes d'affaires sont corrompus. D'après Transparency Maroc, il faut considérer sérieusement la lutte contre la corruption et l'éradication des fondements de l'économie de la rente pour pouvoir avancer dans le stade de la réflexion autour du nouveau modèle de développement. Elle a ainsi jugé nécessaire de renforcer le rôle des institutions chargées de maintenir l'équilibre et la séparation des pouvoirs et de combler les écarts au niveau de la mise en œuvre de la législation. Rappelons que le Maroc obtient un score de 41, se situant à la 80ème place sur 180 dans le nouveau classement de Transparency. Alors qu'il est passé de la 81ème place en 2017 à la 73ème en 2018, 2019 marque donc une régression. En 2019, l'ONG a déclaré que le Maroc a «légèrement» amélioré sa position mais «se situe toujours dans un niveau de corruption systémique».