Le Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel a exprimé, samedi au Caire, le rejet arabe de l'"accord du siècle" américano-israélien, annoncé récemment par le président Donald Trump comme règlement alternatif au conflit au Moyen-Orient. Au terme d'une session extraordinaire tenue au niveau des ministres des Affaires étrangères, le Conseil de la Ligue arabe a souligné, dans un communiqué, que ce plan unilatéral ne répond pas aux droits fondamentaux et aspirations du peuple palestinien et s'inscrit aux antipodes des référentiels internationaux de paix et des résolutions pertinentes des Nations Unies ainsi que l'appel de Washington à respecter les références internationales pour une approche de paix juste, durable et globale. Le Conseil a insisté sur la nécessité de ne pas coopérer avec l'administration américaine dans sa mise en œuvre, ajoutant que l'initiative de paix arabe demeure la base acceptée par les pays arabes pour parvenir à la paix, en mettant fin à l'occupation israélienne des territoires occupés depuis 1967 et en établissant un Etat palestinien indépendant et souverain avec Al-Qods-Est pour capitale. Les ministres arabes ont également mis l'accent sur la nécessité de trouver une solution juste et appropriée à la question des réfugiés palestiniens, conformément à la Résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1948, relevant que la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes passe indubitablement par la mise en œuvre de l'initiative de paix arabe. D'autre part, le communiqué final note que la partie arabe adhère à la paix en tant que choix stratégique pour résoudre le conflit, sur la base d'une solution à deux Etats conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et aux références internationales adoptées, et à travers des négociations sérieuses dans un cadre multilatéral. Le Conseil a aussi souligné l'importance d'oeuvrer avec les puissances internationales influentes et éprises de paix juste pour prendre des mesures appropriées contre tout plan de nature à porter atteinte aux droits du peuple palestinien et aux références du processus de paix, notamment en s'adressant au Conseil de sécurité, à l'assemblée générale des Nations Unies et à d'autres organisations internationales. Les ministres arabes des Affaires étrangères ont, en outre, mis en garde contre la mise en œuvre des termes de l'accord par la force, affirmant que les Etats-Unis et Israël sont entièrement responsables des conséquences de cette politique. Ils ont également appelé la communauté internationale à faire face à toute mesure prise par l'occupation israélienne sur le terrain, considérant le nouveau plan américain comme "inapproprié pour parvenir à une paix juste et durable vu qu'il constitue un nouveau revers pour les efforts de paix qui se poursuivent depuis trois décennies". Par ailleurs, les ministres arabes ont rappelé la centralité de la cause palestinienne pour la nation arabe ainsi que l'identité arabe d'Al Qods-Est occupée et le droit de l'Etat de Palestine à la souveraineté sur toutes ses terres occupées en 1967, y compris Al Qods-Est, son espace aérien et maritime, ses eaux territoriales, ses ressources naturelles et ses frontières avec les pays voisins. Le Conseil de la Ligue arabe a également exprimé son plein soutien à la lutte du peuple palestinien et de ses dirigeants nationaux, à leur tête le président Mahmoud Abbas, face à tout accord portant atteinte aux droits inaliénables du peuple palestinien et visant à imposer des faits contraires au droit international, aux décisions de légitimité internationale et à l'initiative de paix arabe.