« Je me considère comme un médecin sans frontières et je vais continuer à le faire car lorsqu'on parle de morale et d'éthique, les frontières n'existent pas ». C'est en ces termes que le Dr Zouhair Lahna, auquel les autorités ont fermé sa petite clinique dans un quartier populaire de Casablanca à peine dix jours après son ouverture, s'est confié au quotidien espagnol El Periodico. A la question de savoir pour quel motif, le docteur Zouhair affirme ne pas le savoir mais il déduit que le fait de soigner des personnes vulnérables et démunies, est considéré par les autorités comme étant un acte révolutionnaire. « Une clinique sociale dérange », a expliqué à El Periodico ce gynécologue chirurgien qui exerçait en France. « J'ai abandonné un bon salaire pour m'occuper des femmes et de la santé reproductive, et je veux me consacrer aux plus démunis », a-t-il ajouté avant de souligner que certains choisissent de s'impliquer une fois partis à la retraire, mais moi je préfère le faire avant tant que je dispose encore de l'énergie et de la force ». Le journal espagnol retrace le parcours de ce médecin qui, après des études en France, a fini par travailler dans un des grands hôpitaux de ce pays avant de regagner le Maroc pour, dit-il, se consacrer aux pauvres. « IL faut soutenir des initiatives comme celle de ce docteur car la médecine est avant tout une profession où l'éthique humaine doit constituer le principal objectif, mais certains prétendent dénaturer sa noblesse », a écrit sur sa page facebook Asma Lamrabet, médecin et chercheuse. Selon El Periodico, Zouhair Lahna devient ainsi le premier médecin marocain à offrir ses services gratuitement aux femmes immigrées, aux réfugiées et aux plus nécessiteux, ce qui fait de lui un « héro », d'autant plus qu'il s'est rendu pendant plus de vingt ans, dans des zones de conflit, notamment à Gaza et en Syrie pour apporter son aide aux dizaines de victimes.