Le Royaume d'Arabie saoudite a décidé, dimanche, de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran sur fond de l'escalade entre les deux pays après l'exécution par Ryad d'un dignitaire chiite saoudien, Nimr Baqer Al-Nimr, avec 46 antres personnes condamnées pour terrorisme. Lors d'une conférence de presse, le ministre saoudien des Affaires étrangères a expliqué que son pays a accordé un délai de 48 heures au personnel de la mission diplomatique iranienne pour quitter le territoire saoudien, affirmant que Ryad « ne laissera pas l'Iran affaiblir sa sécurité nationale ». Des manifestants iraniens avaient, rappelle-t-on, saccagé et incendié l'ambassade saoudienne à Téhéran et les locaux du consulat d'Arabie saoudite à Masdhhad, dans le nord-est de l'Iran, en signe de protestation contre l'exécution du dignitaire chiite saoudien. De son côté, la police saoudienne a essuyé des « tirs nourris » dimanche soir, faisant un mort et un blessé dans le village natal du dignitaire chiite Nimr al-Nimr, exécuté après sa condamnation à mort pour « terrorisme », a annoncé lundi l'agence saoudienne de presse +SPA+. Les observateurs estiment pour leur part, que l'escalade entre les deux pays « risque d'alimenter les guerres par procuration qu'ils se livrent, notamment en Syrie et au Yémen », d'autant plus que « l'Iran cherche, selon Jane Kinninmont de l'institut Chatham House à Londres, à se positionner comme le défenseur des intérêts des chiites mondialement », et que les autorités saoudiennes considèrent que « l'Iran se mêle de leurs affaires intérieures ».