Le Premier ministre français, Manuel Valls vient de démentir sa ministre de la justice, garde des Sceaux, Christine Taubira qui avait, la veille, parlé d'abandon de la déchéance de la nationalité pour les binationaux impliqués dans des actes de terrorisme. «La déchéance de nationalité était un engagement du Président de la République devant le Parlement réuni au Congrès », a rappelé Manuel Valls, soulignant que « cette annonce n'est pas l'enjeu premier, c'est une mesure à caractère hautement symbolique, mais c'est une sanction lourde que la nation est légitimement en droit d'infliger à celui qui l'a trahie au plus haut point». Valls qui confirme ainsi le maintien de cette réforme de la Constitution, a rappelé que la peine de déchéance de la nationalité «s'applique déjà mais ne concerne que les binationaux nés à l'étranger. «Le Président de la République a décidé de soumettre au Parlement l'extension de la déchéance de nationalité à tous les binationaux», a encore précisé Manuel Valls selon lequel, «le champs de cette disposition sera limité aux personnes définitivement condamnées par la justice pour un crime contre la vie de la nation ». « En aucun cas les auteurs n'échapperont à la justice française, ce n'est qu'à l'expiration de leur peine qu'ils pourront faire l'objet d'une expulsion du territoire.» a-til dit lors d'une conférence de presse après l'adoption de cette réforme en Conseil des ministres. Cette peine, à laquelle les parlementaires s'étaient opposés en janvier après les attaques à Paris, n'était pas du goût de la ministre de la Justice Christiane Taubira. Interrogée ce mercredi matin sur sa présence au gouvernement,, Christiane Taubira est restée floue sur son avenir au ministère de la Justice: «Je n'ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s'excluent eux-mêmes de la communauté nationale (…). Ce qui est important n'est pas ma présence ou non au sein du gouvernement mais la capacité de faire face au danger auquel nous sommes confrontés. La parole première est celle du Président de la République, prononcée au Congrès à Versailles, la parole dernière est celle du Président de la République prononcée ce matin au conseil des ministres et c'est le point final». Manuel Valls a pour sa part estimé que «chacun à droit à ses doutes, à ses interrogations, à ses questionnements et à ses analyses» mais qu'il faut faire face «ensemble». Les débats sur cette réforme débuteront le 3 février à l'Assemblée nationale. Le gouvernement a rappelé que depuis 2012 six déchéances de nationalité ont été prononcées. A rappeler que la ministre française de la justice, avait annoncé, mardi à Alger, l'abandon de la déchéance de la nationalité aux binationaux nés en France. «Le projet de réforme constitutionnelle qui sera présenté mercredi (aujourd'hui, ndlr) en Conseil des ministres ne retient pas la disposition de déchéance de la nationalité aux binationaux nés en France», avait-elle affirmé dans un entretien à une radio algérienne en marge de sa visite en Algérie.