L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a abaissé, jeudi, ses prévisions de croissance mondiale pour 2019 et 2020, en raison de la montée des tensions commerciales et de l'incertitude liée à l'action publique. L'OCDE a signalé que l'économie mondiale connaîtra une expansion de 2,9% en 2019 et de 3% en 2020, soit les taux de croissance annuelle les plus bas enregistrés depuis la crise financière, tandis que les risques à la baisse continueront de s'accentuer. L‘exacerbation des conflits commerciaux, qui pèse de plus en plus sur la confiance et l'investissement, aggrave les risques sur les marchés de capitaux et met en péril la croissance déjà faible qui se dessine en perspective à l'échelle mondiale, affirme l'OCDE. Ainsi, les perspectives économiques se dégradent tant pour les économies avancées qu'émergentes, et la croissance mondiale pourrait rester bloquée à un niveau durablement bas en l'absence de mesures énergiques des pouvoirs publics. D'autres risques, notamment le ralentissement global de l'économie chinoise et la forte vulnérabilité des marchés de capitaux découlant de la conjonction problématique du ralentissement de la croissance, du niveau d'endettement élevé et de la dégradation de la qualité du crédit, pèsent également sur la croissance future. « L'économie mondiale est confrontée à des risques de plus en plus importants, et l'enracinement d'une croissance lente devient inquiétant. L'incertitude résultant des tensions commerciales persistantes dure depuis longtemps, réduisant l'activité à l'échelle mondiale et mettant en péril notre avenir économique. Les pouvoirs publics doivent saisir l'occasion que leur offre la faiblesse actuelle des taux d'intérêt pour relancer l'investissement dans les infrastructures et promouvoir l'économie du futur », a déclaré la cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone. Dans ses perspectives, l'OCDE appelle les banques centrales à maintenir l'orientation accommodante de leur action dans les économies avancées, mais souligne que l'efficacité de la politique monétaire pourrait être renforcée dans nombre de ces économies si elle était davantage étayée par les politiques budgétaires et structurelles. D'après le rapport, les pouvoirs publics devraient recourir davantage à la politique budgétaire pour soutenir l'activité économique, en tirant parti du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt à long terme pour accroître l'investissement public en vue d'étayer la demande à court terme et la prospérité future. Des réformes structurelles plus ambitieuses s'imposent dans toutes les économies pour contribuer à compenser l'impact des chocs d'offre négatifs découlant de la montée des restrictions aux échanges et aux investissements internationaux, ainsi que rehausser les niveaux de vie et améliorer les perspectives à moyen terme, préconise l'OCDE.