Juste après l'annonce des résultats provisoires du 2eme tour des régionales, dimanche en France, résultats basés sur des estimations, les réactions des dirigeants politiques français ne se sont pas fait attendre après l'échec cuisant que vient de subir le parti de l'extrême droite le Front National (FN). Celui-ci a, en effet, perdu l'ensemble des six régions remportées au 1er tour de ce scrutin. La mort dans l'âme, Marine Le Pen, qui s'est fait battre par le candidat de la droite Xavier Bertrand, a parlé de ‘'manipulations et d'intimidation'' notamment de la part du Premier ministre, le socialiste Manuel Valls qui avait, rappelle-t-on, appelé à reporter les voix des socialistes sur les candidats de la droite dans certaines régions afin de faire barrage au FN. Selon elle, aussi bien la gauche que la droite, de par leurs agissements, ‘'prospèrent sur le dos des français''. Et Mme Le Pen de souligner que ‘'c'est le prix à payer pour l'émancipation d'un peuple''. Elle s'est cependant réjouie du fait que le FN soit désormais la première force d'opposition dans les conseils régionaux de France. De son côté, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, estime que la mobilisation des français, quelle que soit leur appartenance politique, ‘'ne doit sous aucun prétexte faire oublier les avertissements aux responsables politiques lors du 1er tour''. Le refus de tout compromis avec les extrêmes ont permis ce résultat, a ajouté Nicolas Sarkozy, soulignant cependant que ‘'l'unité et l'union ne peuvent pas être de circonstance, mais traduire la volonté déterminée d'avancer ensemble et prendre le temps de débattre au fond des choses des grandes questions qui angoissent les français qui attendent de nous des réponses à la hauteur de leurs aspirations''. Selon le président des Républicains, dont certains candidats ont bénéficié du report de votes des socialistes, ‘'ce serait une grave erreur de passer d'une élection à une autre comme si les français ne nous avaient rien dit''. Et M. Sarkozy de conclure : ‘'L'heure est plus que jamais au travail collectif au service de la France''. Coté socialiste, le Premier ministre Manuel Valls, a déclaré qu'en dépit de l'ambiance qui règne en France suite aux attentats de Paris, les français ont pu exercer leur droit de vote en toute liberté. Il a salué les électeurs qui ont répondu à l'appel ‘'très clair, très net, très courageux à faire barrage à l'extrême droite''. Manual Valls a, cependant tenu à mettre en garde contre tout ‘'soulagement'' ou ‘'triomphalisme'' car, selon lui, ‘'le danger de l'extrême droite n'est pas écarté, loin de là''. Enfin, Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de Gauche, a affirmé qu' «une catastrophe a été évitée de justesse ce soir», allusion au FN. Tout en remerciant ‘'les millions de personnes ayant voté avec des bulletins pourtant contraires à leurs convictions les plus profondes», il a fustigé le gouvernement et le Premier ministre «responsables en premier rang de cette débandade», qui auraient tort d'après lui de considérer comme une victoire «un score acquis sous le chantage et la menace». D'après lui, François Hollande «doit entendre le message de colère que le pays a adressé». Et Mélenchon d'appeler à la démission de Manuel Valls.