Le projet du nouveau port de Safi, qui a coûté 4 milliards de dirhams, tarde à se concrétiser en raison des perturbations des travaux causés par des problèmes techniques, de construction et d'ingénierie, apprend-on d'un communiqué publié par l'Instance Nationale de protection de Biens Publics, de Marrakech-Safi, parvenu à la rédaction de Barlamane.com. L'Instance Nationale de protection de Biens Publics avait déjà porté plainte auprès du procureur général près la Cour d'appel de Marrakech en 2018, après l'apparition de fissures et d'écornures massives dans des bâtiments construits et la chute des morceaux de béton. Des failles qui trouveraient leur origine dans un non respect du cahier de charge induit par l'éventualité d'une fraude financière. L'Instance Nationale de protection de Biens Publics avait alors mis en cause dans le processus les intervenants dans le processus de construction, soulignant que cela pouvait être l'un des trois : la Société Générale des Travaux (SGTM), le Laboratoire Public d'Essais et d'Etudes (LPEE) ou encore la société turque des travaux STFA. Les responsables de ce projet n'ont pas été poursuivis même si le projet a été arrêté pour enquêter sur les circonstances dans lesquelles le cahier de charges a été modifié, précise cette instance tout en soulignant qu'elle avait déjà fourni à la police judiciaire des preuves qui condamnent ces responsables. L'instance a aussi expliqué que le dossier avait été classé sous prétexte de non-achèvement des travaux. Pour cette association, ce projet aurait pu contribuer au développement du pays aux niveaux local, régional et mondial. Pourtant, l'émergence de ces fissures constitue encore aujourd'hui une menace pour la sécurité des personnes qui conduisent ce projet, loin des normes internationales requises pour la construction des ports, et ce, conformément au Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires et la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS). Pour rappel, le conseil de gouvernement, réuni hier, a adopté un projet de décret relatif à la création d'une direction provisoire au ministère de l'Equipement et du transport pour superviser la réalisation du nouveau port de Safi. Ce projet de décret vise à proroger le décret précédent afin d'accompagner l'exécution des travaux jusqu'à la livraison du port et l'apurement de l'ensemble des marchés, soit jusqu'au 15 octobre 2020. Il prévoit également la réalisation de certains travaux additionnels au niveau du quai des services pour son exploitation provisoire. A suivre.