La SGTM, chargée de la construction du nouveau port de Safi, a reçu l'instruction de démonter les 700 blocs de béton qui forment le quai charbonnier, par le ministère de l'Equipement. Résultat : le nouveau port devra être refait. En effet, quelques uns de ces blocs se sont fissurés ou ont éclatés suite au test de charge effectué en juillet 2017. Les travaux du nouveau port de Safi étaient à l'arrêt depuis quelques mois, à cause de ces blocs qui constituent les fondations sous-marines de son quai charbonnier. Désormais, la livraison est prévue pour fin 2018, au lieu de septembre 2017. Après quatre ans de travaux, le port doit être reconstruit à zéro.Notons que 60% des blocs ont déjà été retirés sous la supervision de Tanger Med Ingineering, le bureau d'ingénierie de TMSA qui a été mandaté pour la reprise du quai. SGTM devra s'occuper des 40% restants et accélérer la cadence pour que la centrale à charbon Safiec (détenue à parts égales par Nareva, filiale de la SNI, Mitsui du Japon et Engie de France), qui devait commencer à tourner début 2018 et qui se retrouve en stand by actuellement, puisse entamer son activité. Le quai représente la seule voie pour l'approvisionnement en matière première de la centrale thermique. Aujourd'hui, les pénalités de retards que les commanditaires du quai sont en droit de réclamer s'élèvent à 800 000 dirhams par jour. La SGTM est exposée de facto à une facture autour de 400 à 500 millions de dirhams, entre indemnités et reprise des travaux. Cette somme peut être couverte par une assurance en fonction des responsabilités qui reste à établir. Le marché de la construction du nouveau port octroyé en 2012, a connu plusieurs reports avant son adjudication au groupement maroco-turc, SGTM et STFA, en charge de la construction du port avec une offre financière de 3.72 milliards de dirhams. Une offre qui devait passer au préalable par une commission de vérification avant l'approbation définitive des autorités compétentes. Aussi, une note a été envoyée par le ministère des Finances qui a dénoncé des infractions ayant entaché la procédure de cet appel d'offres. Le département des Finances a appelé à revoir la procédure de passation de ce marché et le lancement d'un nouvel appel d'offres, en se basant sur l'aliéna D de l'article 46 du décret régissant les marchés publics. Mais l'affaire a été ignorée et le marché n'a pas été annulé.