Le think tank espagnol «Real Instituto Elcano » a préconisé la consultation par les autorités espagnoles du Maroc avant de choisir les imams devant officier dans les mosquées espagnoles afin d'éviter des prédicateurs radicaux. Les services de renseignement et le ministère de l'Intérieur s'accordent que la lutte contre le terrorisme jihadiste passe par une étroite collaboration avec le Maroc, souligne cet institut. Dans un rapport présenté mardi dans le sillage des attentats terroristes le 13 novembre dernier à Paris, Elcano souligne l'importance de la coopération entre les deux pays en matière de « prévention de la radicalisation », soulignant que c'est dans ce cadre que doit se faire la nomination des imams qui exercent dans les endroits de culte islamiques en Espagne. « Le travail acharné mené par les autorités marocaines en matière de contrôle de ces nominations doit susciter l'intérêt de l'Espagne », préconise le rapport élaboré en coordination de l'investigateur Haizam Amirah Fernández, selon lequel, Madrid n'a pas encore la capacité d'influer au sein des communautés composées principalement de musulmans d'origine marocaine. Cet expert souligne en outre que le Maroc œuvre inlassablement pour éviter la présence de prédicateurs extrémistes. Selon le rapport d'Elcano, l'Espagne doit se « concerter » à tout moment avec le Maroc dans le cadre des relations bilatérales. Elcano rappelle que les forces de sécurité espagnoles et marocaines ont mené conjointement six opérations antiterroristes entre 2013 et 2014 qui se sont soldées par l'arrestation de 40 personnes des deux cotés du Détroit. Les auteurs du rapport soulignent également qu'actuellement, la coopération entre les deux pays est « excellente » précisant que ces derniers sont confrontés aux mêmes défis de sécurité en raison de la mobilisation jihadiste en Syrie et en Iraq. Toujours selon ce rapport, presque la moitié (45%) des 118 détenus pour jihadisme en Espagne depuis l'escalade de la violence de Daesh en 2013, sont de nationalité espagnoles, et 75% de ces islamistes vivent à Sebta et Melillia. Le rapport révèle également que 37,4% des détenus sont de nationalité marocaine, et que des 133 combattant qui sont partis depuis l'Espagne pour rejoindre Daesh, 60% sont marocains, 30% espagnols et le reste de différentes nationalités.