Décidément, le 11 octobre 2012 marquera à jamais les annales de la microfinance marocaine. Après 20 ans d'existence, en l'occurrence deux décennies de contribution à l'économie solidaire du Maroc, le secteur a célébré en cette date à Skhirat son premier symposium en se dotant d'une feuille de route décennale visant à élargir le rayonnement de cet outil financier à l'échelle nationale et régionale. Ainsi, la microfinance, dont le besoin en financement s'élève à 40 milliards de dirhams sur les 10 prochaines années, franchit une nouvelle phase et confirme davantage son positionnement en tant que vecteur de croissance, levier d'inclusion sociale et moteur d'auto-emploi. Ces dimensions ont été saluées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Souverain a souligné, dans un message adressé aux participants du symposium et lu par Zolikha Naciri, conseillère du Roi, que «les objectifs de la stratégie nationale de la microfinance exigent que l'on garde à l'esprit les principes fondateurs qui ont contribué au succès rencontré par cette activité dont la mission essentielle est la lutte contre la pauvreté et la précarité». Et de poursuivre qu' «il importe également de prendre en compte , de manière permanente, la dimension humaine dans l'évaluation des besoins financiers afin d'élargir le cercle des opportunités et les espaces de choix qui s'offrent à la femme et à l'homme marocains». L'une des principales recommandations formulées dans le message royal est «la poursuite de la mobilisation de l'ensemble des acteurs dans le combat pour le développement humain ainsi que l'accélération de la professionnalisation du secteur de la microfinance de manière à améliorer son efficience et le faire évaluer vers les meilleures pratiques financières». Le Souverain a, par ailleurs, appelé les pouvoirs publics à «favoriser une plus grande coordination de l'action dudit secteur avec la politique nationale de développement social et avec les politiques publiques sectorielles». Un appel auquel a sitôt répondu Driss Azami Al Idrissi, ministre délégué auprès du ministre de l'économie et des finances chargé du budget, qui, dans son allocution, a réitéré «l'engagement du gouvernement à accorder une démarche d'écoute et de concertation avec l'ensemble des acteurs afin d'accompagner le secteur à atteindre les objectifs qui lui sont assignés». La stratégie nationale de la microfinance vise, à l'horizon 2020,servir 3,2 millions de bénéficiaires ainsi que de créer ou financer 1,6 à 2,3 millions d'emplois à temps plein, notamment, à travers une couverture géographique étendue et de nombreux services de qualité. Le niveau de pénétration devrait atteindre, pour sa part, un taux de 9,2% au moment où la taille du réseau passerait de 1300 agences de microcrédit en 2012 à 1.976 à l'horizon 2022. Compte tenu d'une meilleure pénétration, l'encours devrait être multiplié par 5, soit un total de 25 milliards de dirhams. De même, le coefficient d'exploitation serait réduit à 65% et la viabilité financière devrait être renforcée au travers d'une rentabilité de 17%.