Le Conseil économique et social (CES) a étrenné, mardi à Rabat, ses nouveaux locaux par la présentation à la presse du rapport annuel sur l'activité qu'il a déployée l'année dernière. Intitulé «Rapport annuel 2011», le document qui a été présenté au Roi récemment se décline en 110 pages relatant les faits marquants qui ont interpellé le Conseil l'année passée. Il commence par un regard sans complaisance sur la conjoncture économique qu'il qualifie de fragilisée par des équilibres financiers précaires, s'étend sur le défi de la cohésion sociale en mettant en exergue les apports de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et conclut à la réduction de la pauvreté en même temps que sa persistance. Le CES considère, en outre, que le dialogue social, essentiel au progrès sociétal, a besoin de nouvelles formes de médiation et que le chômage des jeunes nécessite de nouveaux outils de résolution. L'institution appelle donc dans son rapport à développer l'économie sociale et solidaire afin de réaliser une meilleure inclusion et une plus efficace protection des personnes et des groupes vulnérables. Le rapport pointe également du doigt ce qu'il a estimé être un rendement insuffisant du système éducatif et un accès inégal à la santé de base en même temps qu'il a appelé au respect de l'environnement. Au vu de ce constat, le CES préconise de renforcer les valeurs d'une citoyenneté responsable, d'œuvrer pour l'amélioration de la compétitivité et de concilier justice sociale et répartition de l'effort de solidarité. Il recommande également de s'engager dans une politique culturelle active, d'évoluer vers l'économie verte, d'améliorer la gouvernance des politiques publiques et de faire en sorte qu'elles accordent la priorité aux jeunes. Nouveauté : chaque année le rapport du Conseil comportera un focus consacré à une question considérée comme particulièrement déterminante. Le millésime 2011 a été dédié à l'inclusion des jeunes. La conférence de presse du CES qui devait se tenir le vendredi dernier au lendemain de l'assemblée générale du jeudi a été, selon le président de l'institution, retardée pour «causes majeures», ce qui a également donné l'occasion de présenter l'avis du Conseil sur «la prévention et la résolution amiable des conflits collectifs du travail». Sur ce plan le CES préconise d'agir pour un environnement social dans lequel le droit de grève n'est utilisable qu'après extinction des autres voies de recours. Ce qui l'amène à renforcer l'exercice de ce droit constitutionnel en accord avec tous les partenaires sociaux par une loi organique sur la base des normes internationales. Il a également prôné une gestion du social tendant vers un système évolué des relations collectives de travail présidant aux conditions permettant l'édification d'un modèle national de protection du travail, la conclusion à terme d'un contrat social majeur et l'instauration d'une instance indépendante chargée de suivre les circonstances dans lesquelles ont pris forme les différends et de proposer des éléments de solution. Au cours de cette même conférence de presse, il a été fait annonce d'une éventuelle saisine du CES par le gouvernement sur le question de l'environnement ainsi que d'une réunion de travail commune entre le Conseil et son équivalent français au sujet de leur programme de coopération pour l'année à venir.