La débâcle de la délégation d'athlètes marocains aux JO de Londres n'a pas fini de susciter les réactions. Les parlementaires s'emparent, en effet, du dossier. La commission des secteurs sociaux organisera le 11 septembre prochain une réunion pour tirer les conclusions de la piètre prestation des sportifs nationaux aux Jeux Olympiques. «Plusieurs points sont inscrits à l'ordre du jour de cette réunion notamment la prestation de nos athlètes mais également les fonds importants mobilisés en faveur des fédérations sportives pour financer les préparatifs des équipes nationales», affirme Adil Benhamza, vice-président de la commission des secteurs sociaux. Et de poursuivre : «Nous profiterons de cette réunion pour soulever certaines problématiques notamment dans l'athlétisme où le scandale du dopage a sérieusement éclaboussé cette discipline mais également le sport dans notre pays». Pour rappel, l'image de l'athlétisme marocain a été beaucoup altérée durant les JO après la disqualification de plusieurs athlètes accusés d'avoir pris des substances dopantes interdites par l'Agence internationale anti-dopage. Ce scandale a même occulté la seule performance marocaine de l'édition de Londres signée par Abdelati Iguider qui a gagné une médaille d'argent. Iguider était arrivé deuxième dans l'épreuve du 1500. Tous ces points seront bien évidemment au centre des débats lors de la rencontre du 11 septembre prochain qui sera marquée notamment par la présence du ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine ainsi que les responsables du Comité olympique national et ceux des fédérations sportives concernées. «C'est en fonction des résultats et des échanges lors de cette première rencontre que nous allons dresser une liste des fédérations qui seront visitées par la commission parlementaire. Nous avons d'ailleurs déjà organisé une visite au siège de l'Institut Moulay Rachid pour avoir une idée plus précise sur les équipements de ce centre», déclare M. Benhamza. Pour ce dernier, le sport national a besoin aujourd'hui d'une bonne gouvernance et surtout une vision à moyen et long termes. «Nous sommes parvenus aujourd'hui à la conclusion selon laquelle un ou des champions olympiques ne peuvent pas être prêts en quatre ou cinq ans. La préparation de champions nécessite un travail de fond, étalé sur de nombreuses années comme c'est le cas actuellement en Chine, aux Etats Unis et en Grande-Bretagne où des enfants de 6-7 ans sont entrainés pour devenir des champions dans dix ou 15 années», souligne-t-il. Et de conclure : «L'impression que donne le sport national actuellement c'est que les champions que le Maroc a déjà donné dans le tennis, le football, l'athlétisme ou encore la boxe étaient tout juste des prodiges qu'on ne pourra pas avoir tout le temps. Aujourd'hui, il faut changer d'approche en se basant sur des méthodes plus scientifiques». Les parlementaires entendent ainsi pousser vers une profonde réforme dans ce secteur à un moment où des rumeurs qui courent ces derniers temps, évoquent l'ouverture imminente par le gouvernement d'un vaste chantier dans le domaine des sports.