Certains militants du parti de l'Istiqlal se présentent aux élections sous d'autres étiquettes politiques et retournent au bercail après l'annonce des résultats. La formule permet au parti d'éviter les luttes intestines pour occuper les têtes de listes. Le Parti de l'Istiqlal (PI) a assurément trouvé une parade aux inconvénients du scrutin à la liste proportionnelle. En effet, certains militants du parti se présentent sous d'autres étiquettes politiques et retournent au bercail, juste après l'annonce des résultats des élections. Cette tactique électorale istiqlalienne consiste à donner le feu vert à des sous-marins de se présenter aux échéances électorales avec d'autres partis politiques et de retourner ensuite à la famille istiqlalienne. Les responsables du Parti ont eu le courage de le dire publiquement lors des échéances du 27 septembre dernier. Le secrétaire général du parti Abbas El Fassi avait déclaré, juste après l'annonce des résultats des élections législatives, que le parti de l'Istiqlal allait récupérer trois ou quatre candidats, précisant que son parti arrive en tête sur l'échiquier politique national. Faute de place pour satisfaire tous les militants, notamment les ténors, pour être têtes de liste, cette formule permet ainsi au Parti d'éviter les départs et les luttes internes qui se déclenchent en pareille situation dans d'autres partis. Cette procédure est devenue une habitude qui ne dit pas son nom. Transhumance provisoire. Lors des élections législatives, dans la circonscription de Mohammédia, l'ex-député, l'istiqlalien Abdellah Kaboud s'est présenté en tant que tête de liste du parti du PSD de Aissa Ouardighi. Le jour du scrutin, il n'a pas été élu et retourne au parti de Abbas El Fassi. Aujourd'hui, il est le numéro deux de la liste de l'Istiqlal dans la même circonscription. En l'espace d'une année, il s'est ainsi présenté aux élections sous deux étiquettes politiques différentes. Dans la même circonscription, Ouahid Jamaî a procédé de la même sorte. Lors des élections législatives du 27 septembre 2002, il a conduit la liste du parti Alliance des libertés (ADL) de Ali Belhaj, créé quelques semaines avant les législatives. Après le 27 septembre, il retourne au bercail et aujourd'hui il est le troisième dans la liste du parti de l'Istiqlal à Mohammédia. Ces retours des militants du parti de l'Istiqlal, après un séjour électoral sous la couleur d'autres partis, montrent une discipline collective dans l'indiscipline individuelle de certains militants du vieux parti.