ALM : Malgré la polémique qu'a suscitée votre film documentaire «Tinghir - Jérusalem, les échos du Mellah», vous envisagez d'en préparer une deuxième partie. De quoi vous allez parler ? Kamal Hachkar : Je prépare une deuxième partie de «Tinghir-Jérusalem, les échos du Mellah» où j'ai envie d'emmener les juifs marocains vivant en Israël et qui ont travaillé avec moi dans la première partie vers Tinghir avec leur génération. A leur tour, les habitants de Tinghir dédieront à cette communauté juive un festival sur la danse Ahidouss. Le but est de recréer des liens entre les Marocains et les juifs. Que pensez-vous du débat qui a eu lieu sous la coupole du Parlement autour de la diffusion de la première partie de votre documentaire ? Ce n'est pas moi qui ai décidé de la programmation du film, celle-ci était prévue bien avant la commémoration du massacre de Sabra et Chatila. Je trouve que c'est dommage que la diffusion ait coïncidé au même moment. Quand même, il faut arrêter de mélanger entre le conflit israélo-palestinien et l'histoire des juifs au Maroc. Au contraire, le Maroc doit servir de modèle de coexistence. De surcroît, il faut que les hommes politiques arrêtent d'instrumentaliser le conflit israélo-palestinien. D'autant plus qu'ils n'ont même pas vu le film pour porter des jugements de valeur à son égard. A partir de ce débat, quel regard portez-vous sur l'évolution du cinéma au Maroc ? Ce n'est ni l'Etat, ni les islamistes qui vont nous dire quoi faire. Le cinéma n'a pas de frontières. Je crois que les Marocains dans leur ensemble ont beaucoup aimé le film. Il a même eu un grand succès. J'ai reçu des milliers de messages de la part de Marocains qui ont exprimé leur fierté de mon initiative. En tant que réalisateur issu de Tinghir, quels sont les points communs que vous avez détecté entre les Marocains juifs et les Marocains musulmans ? Ils parlent toujours en arabe et en berbère comme ils ont la même culture. Je crois que c'est ce qu'il faut inculquer aux gens à l'école.