La proposition de Kofi Annan pour régler le dossier du Sahara, à savoir la partition du territoire, ne peut avoir pour réponse qu'un niet. Sitôt connue, la proposition du secrétaire général de l'ONU de diviser le Sahara en deux parties, a été rejetée avec la plus grande énergie. Non seulement du côté officiel mais aussi de la part des organisations partisanes et de la société civile. Un refus unanime d'une proposition émanant de l'Algérie. Dans ce contexte de mobilisation, Mohamed Bennouna, représentant permanent du Maroc auprès de l'O.N.U., a crevé l'abcès. Sans détour aucun, il a indiqué que le Royaume est disposé à ouvrir un dialogue direct avec l'Algérie en tant que principal interlocuteur dans la question du Sahara, dans le cadre de la souveraineté marocaine. « Nous devons trouver une solution pacifique à ce conflit à travers l'ouverture d'un dialogue entre les deux pays voisins, sous l'égide des Nations unies », a-t-il dit. M. Bennouna a considéré que la proposition algérienne nous renvoie aux années 1970 où prévalaient des mentalités sous-développées et colonialistes qui croyaient que la création de micro-Etats leur procurerait plus d'hégémonie dans la région. Concernant la quatrième option prévoyant la fin des activités de la MINURSO, le diplomate marocain a affirmé que ni le Maroc ni l'Algérie n'accepteront une telle éventualité, les deux pays faisant preuve de responsabilité et soucieux de la stabilité de la région. M. Bennouna a en outre émis le vœu de voir le Conseil de sécurité adopter une résolution demandant à M. James Baker, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, de poursuivre ses efforts pour organiser des négociations entre les parties concernées sur la base de l'accord-cadre, unique solution politique disponible en tant que projet concret. Et comme pour couper court aux ragots et autres rumeurs, le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué où il dit clairement le refus du Maroc de toute solution qui porterait atteinte à son intégrité territoriale. Attaché au dialogue, le Maroc ne peut, selon le communiquer faire des concessions sur son intégrité territoriale. Au fait, la position de M. Bennouna tire les choses au clair. Et permet à l'opinion publique, tout comme à l'ONU, de faire le choix qui s'impose, celui de la raison. Cette même idée a été développée par Khalid Naciri, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme et directeur de l'école de l'administration nationale, invité de l'émission Le Sahara de l'unanimité, diffusée par la radio marocaine, dimanche 24 février après les informations de vingt heures. M. Naciri, en axant son argumentaire sur les divergences entre les cercles de pouvoir algériens, a appelé à des positions officielles algériennes à même de renforcer l'édifice maghrébin, dans le cadre de la préservation de la souveraineté de ses pays. Pour lui, les négociations directes entre le Maroc et l'Algérie sont le meilleur moyen de faire face aux problèmes d'aujourd'hui et d'aller de l'avant… Il est clair qu'après des années de tergiversations et d'entourloupes, tout le monde s'est rendu à l'évidence, à savoir que le problème concerne les deux pays voisins que sont le Maroc et l'Algérie. Parce qu'après tout, l'Algérie officielle a dévoilé sa véritable vision des choses. Celle de vouloir prendre une partie d'un territoire qu'elle voulait pour les Sahraouis, des années durant.