La décision de SM le Roi Mohammed VI de présenter au parlement le code de la famille pour examen et adoption illustre le respect profond que témoigne le Souverain au pouvoir législatif et à la séparation des pouvoirs. Lors d'une Conférence, sur le thème: "Réforme du statut de la famille et construction démocratique: réforme de la moudawana comme exemple", tenue mardi à Casablanca dans le cadre du 10-ème Salon international de l'édition et du livre (SIEL).le Pr Abdelhadi Boutaleb, a affirmé que la sage décision de SM le Roi de soumettre au Parlement le code de la famille est porteuse de deux significations majeures, à savoir le respect par le Souverain du pouvoir législatif et du principe de séparation des pouvoirs dans notre pays. Selon M. Boutaleb, cette décision, qui est d'une grande portée significative, a également fait de ce code une loi objective susceptible d'être réformée en cas de manquements enregistrés dans la pratique. Une fois votée par le parlement, ce code (de la famille) s'est érigé en une loi objective qui peut faire l'objet de réformes ultérieures si des difficultés d'application surgissent, a-t-il dit. Dans le même sens, l'universitaire Mohamed Sabila a souligné que le nouveau code de la famille recèle trois principales significations, dont la dimension intellectuelle qui met en relief l'ouverture du rite malékite sur les autres rites et également sur les sciences sociales, ce qui en fait une expérience singulière. Le professeur de philosophie a également évoqué une deuxième dimension qui est d'ordre politique, dans la mesure où ce code est la résultante d'un consensus entre les grandes tendances socio-politiques, s'érigeant ainsi en un modèle type de règlement des grandes questions conflictuelles dans la société. Pour M. Sabila, la troisième signification consiste en le rôle stratégique de la monarchie en matière d'arbitrage entre les différentes tendances, ainsi que sa fonction d'orientation qui repose sur le respect des constantes de la Nation, ajoutant qu'à la faveur de cette fonction, le code a répondu à la fois aux attentes et aspirations des femmes marocaines et aux exigences des mutations mondiales en matière des droits de l'Homme. Rappelant les luttes des associations féminines en vue de garantir les droits de la femme, Latifa Jbabdi, membre du CCDH (Conseil consultatif des droits de l'Homme), a mis l'accent sur le rôle fondamental de la famille dans la construction sociétale, précisant que ce texte, qui constitue une véritable révolution sociale, est d'un apport capital sur la voie de l'édification du projet démocratique et moderniste du Maroc.