Une vague de violences sans précédent depuis le début de l'Intifada, en septembre 2000, a entrainé la mort de six israéliens et de quinze palestiniens depuis mardi soir dans les territoires occupés. Selon un communiqué de la présidence du conseil, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a réuni mercredi son cabinet de sécurité et «poursuivra ses consultations avec les responsables de la sécurité pour ajuster sa lutte contre le terrorisme». «La direction palestinienne demande une réunion urgente du Conseil de sécurité pour mettre fin aux attaques israéliennes» a, de son côté, affirmé Nabil Abou Roudeina, proche conseiller du président palestinien Yasser Arafat. «Au cours des dernières 24 heures, 26 palestiniens ont été tués. Nous baignons dans notre sang», a déclaré le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, qui a appelé les Etats-Unis et l'Union Européenne à intervenir. L'armée israélienne a mené des attaques meurtrières par mer, air et terre dans la bande de Ghaza, notamment, à Khan Younès, ses opérations touchant également des objectifs palestiniens à Ramallah et Naplouse, en Cisjordanie. Dans cette dernière ville du nord de la Cisjordanie, neuf Palestiniens, dont sept policiers, ont été tués. Ces opérations ont été déclenchées en représailles à une attaque palestinienne à l'arme automatique contre un barrage militaire israélien près de Ramallah, qui a coûté la vie à six soldats israéliens et blessé un autre. Dans le même temps, l'armée israélienne a établi des barrages routiers empêchant la circulation sur les routes reliant Ramallah, Kalkiliya, Naplouse, Jénine et Tulkarem ainsi que les villages de ces secteurs. Le principal axe routier longeant la bande de Ghaza a également été tronçonné par trois barrages routiers. Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué qu'elle «poursuivra ses opérations contre les terroristes palestiniens afin de préserver les vies des citoyens et des soldats d'Israël». Ces événements interviennent alors que les Emirats Arabes Unis et Bahreïn ont exprimé mercredi leur soutien à l'initiative saoudienne sur une normalisation arabe, sous conditions, avec Israël. Le Prince Abdallah avait indiqué que cette proposition portait sur «un retrait total» israélien des territoires occupés contre «une pleine normalisation» avec Israël et suggérait l'établissement de relations diplomatiques entre l'Etat hébreu et l'ensemble des pays arabes. Mais le dirigeant saoudien avait dans le même temps indiqué y avoir renoncé en raison de «l'oppression» des Palestiniens par le gouvernement d'Ariel Sharon. Les Etats-Unis se sont montrés prudents face à cette initiative, qualifiée mardi de «significative et positive» par le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, qui a estimé toutefois que «le premier pas crucial reste, pour le président Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne, de faire tous les efforts possibles pour arrêter les terroristes». Le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres a pour sa part qualifié mardi «d'intéressante et positive» l'initiative de Ryad. Peres a, par ailleurs, déclaré que «l'erreur» du processus de négociations israélo-palestiniennes d'Oslo a été de ne pas «donner immédiatement» l'indépendance aux Palestiniens. «Nous aurions dû commencer par donner immédiatement l'indépendance aux Palestiniens, sans frontières définies. Nous avons commis une erreur», a dit le ministre dans une interview publiée mercredi par le quotidien espagnol «El Mundo».