Dans son rapport au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU évoque quatre options pour mettre fin au problème. L'un de ces scénarios reprend la fameuse quatrième voie défendue par l'Algérie et qui consiste en une partition du territoire. Le Maroc a rejeté depuis longtemps cette hypothèse. Encore un rapport du secrétaire général des Nations unies sur le Sahara. Et encore des propositions de nouvelles voies. Y compris la voie extrême, celle du retrait onusien de la région. M. Kofi Annan suggère purement et simplement que les Nations unies se retirent, «reconnaissant qu'après plus de 11 ans (d'efforts) et près d'un demi-milliard de dollars (dépensés) elles ne parviendront pas à trouver une solution au problème». Le réquisitoire de M. Annan est sans appel, quoique pour un demi milliard de dollars, il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser… Mais passons. "Nous faisons actuellement face à une situation plutôt lugubre en ce qui concerne le futur du processus de paix au Sahara occidental", ajoute dans son rapport M. Annan, soulignant que "ce jugement sur la situation est pessimiste mais réaliste". Face à ce descriptif, il y a lieu de relever que c'est d'abord par la faute de l'Algérie que ce processus marque le pas. Ensuite, et bizarrement, l'ONU n'arrive pas à faire appliquer ses propres résolutions dans un territoire qui n'est en aucun cas algérien et ce malgré la disposition du Maroc à faire avancer le plan onusien. Il est devenu notoire, et les coulisses de l'ONU grouillent des agissements algériens, qu'à chaque fois que l'on avance d'un pas, l'Algérie, sous l'emprise de ses militaires, s'efforce pour faire reculer les choses de plusieurs pas. Même lorsqu'il y a eu tout dernièrement l'avis consultatif de l'expert onusien Hans Corell, sur l'exploration pétrolière, c'est toute la presse algérienne qui s'est senti offusquée. Pire, les officiels algériens ont crié au complot et à l'entrave aux lois internationales. Même si le conseil de sécurité n'a pas accepté la requête du front Polisario demandant à l'ONU d'interdire au Maroc de donner des autorisations à des compagnies étrangères pour la prospection pétrolière au Sahara, «les membres du conseil ont montré le drapeau rouge au Maroc», a indiqué une source diplomatique à New York, écrit l'Aps (agence de presse algérienne, qui ne manque toutefois pas de souligner le refus par le Conseil de sécurité d'une requête polis arienne… Ceci étant, le secrétaire général de l'ONU met contre toute logique le Maroc et l'Algérie dans le même box des accusés. «Malgré leurs affirmations du contraire, écrit-il, les parties n'ont pas manifesté d'intérêt pour coopérer avec les Nations unies que ce soit pour appliquer le plan de règlement ou pour essayer de négocier une solution politique». Ce que le Maroc ne cesse de prouver c'est que si «le futur du processus de paix au Sahara occidental est plutôt lugubre", comme l'estime M. Annan, c'est la faute à l'Algérie avec son président Bouteflika qui revenant aux affaires, sur le tard, continue à manipuler le même dossier qu'il avait laissé du temps où il était le ministre des Affaires étrangères de Houari Boumedinne. Allié avec l'algérie pour des raisons plus «basques» que de principe, l'Espagne tente à son tour de brouiller les cartes et de sortir de son chapeau d'ancien pays colonisateur, des problèmes en lieu et place d'une contribution à trouver des solutions. Rien que la semaine dernière, notre voisin ibérique a sorti l'histoire des frontières maritimes pour espérer faire du chantage. Outre sa préoccupation chimérique par le sort des populations sahraouies. Drôle d'alliance quand on sait que pendant longtemps, l'ETA – la guérilla basque- avait des bases arrière dans le territoire algérien. La fermeture des bureaux de représentation ETA à Alger et ses camps d'entraînement au Sud d'Algérie a certainement pour prix un ralliement contre tout bon sens de l'Espagne à la position algérienne. Sans cette alliance, Alger aurait plus de mal à faire passer ses messages et sans cette alliance, les basques d'ETA et les groupes armés du GIA qui s'approvisionnaient en Espagne, seraient toujours plus nuisibles pour leur pays respectifs. C'est dans ce sens que l'on peut lire cet acharnement algéro-espagnol sur le Maroc. Loin de tout discours chauvin et de toute prétention internationaliste que l'Espagne n'a jamais eue et qui fait rêver l'Algérie depuis le temps de la Tricontinentale.