L'annonce par la presse algérienne de la libération prochaine de 100 prisonniers marocains détenus dans les camps de séquestration de Tindouf, constitue un pas vers le rétablissement de la vérité sur le Sahara marocain. Vendredi dernier, la presse algérienne a fait part de la libération prochaine de 100 prisonniers marocains détenus dans les territoires algériens à Tindouf. Selon les mêmes sources, l'on avance que la MINURSO a demandé la remise en liberté de tous les autres prisonniers encore détenus dans les camps des séparatistes. Sans indiquer la date de leur libération, il a été souligné en guise de précision que cette annonce survient suite à une médiation du Qatar. Sachant qu'au mois de novembre dernier, et suite à une intervention libyenne, 300 marocains ont été libérés, laissant ainsi derrière eux 614 autres détenus, selon les chiffres du Comité international de la Croix-Rouge. Après cette nouvelle mesure de libération, 514 prisonniers marocains resteront détenus dans les territoires algériens. Bien entendu, à travers cette initiative, il devient de plus en plus évident que l'étau ne cesse de se resserrer autour des séparatistes du polisario et des gouvernants algériens, au sujet de la question du Sahara marocain. Car, contrairement au processus qui a prévalu dans le passé et qui faisait croire au monde entier que les bandes armées situées à Tindouf et bénéficiant de l'appui inconditionnel des autorités algériennes constituent un mouvement de libération authentique, comme c'est le cas pour les Palestiniens au Moyen-Orient, le discours séparatiste et démagogique s'est finalement heurté à l'impasse. Le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU annonce en termes clairs et tranchants que les prisonniers marocains détenus dans le territoire algérien « doivent être libérés sans délai et sans condition». Il n'est donc ni question d'une lutte nationale, ni d'une cause populaire. L'accusation onusienne est sans équivoque. Sur le plan de la diplomatie populaire, force est de constater que depuis la publication en juillet 2003 des résultats de l'enquête réalisée par France-Libertés sur « les conditions de détention des prisonniers de guerre marocains séquestrés à Tindouf », les manœuvres séparatistes ont été dévoilées au grand jour. France-Libertés avait, conformément aux résultats de ses enquêtes décidé l'arrêt définitif de ses aides destinées aux projets de développement aux « populations des camps de Tindouf ». Démunis d'une légitimité historique, les séparatistes demeurent, également, fortement critiqués sur le plan strictement humanitaire. Confirmant ces faits, l'ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies à Genève, Omar Hilale, a déploré, en octobre dernier « l'absence d'une structure fiable de distribution, de suivi et de contrôle de l'assistance », fournie aux populations marocaines séquestrées en Algérie. Dans le même ordre, il a appelé, au nom du Maroc, le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés à « diligenter sa propre enquête » concernant les détournements massifs de l'assistance humanitaire destinée aux populations marocaines séquestrées dans les camps précités. La responsabilité algérienne, comme l'a exprimé Taeib Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération devant le Parlement ne fait aucun doute. Les médiations arabes pour la libération des détenus marocains à Tindouf ne sont en fait qu'une formule diplomatique accusant les autorités algériennes puisque c'est auprès d'elles que les négociations à ce sujet sont engagées. Mais, faut-il encore que le voile soit levé sur cette affaire. Car, en fait c'est avec les responsables marocains que les gouvernants algériens doivent discuter, et ce non seulement sur la libération des 514 personnes qui sont encore séquestrées dans leurs territoires, mais également et surtout au sujet du règlement juste et durable de la question du Sahara. Il y va de la paix et de la stabilité de la région maghrébine et de son progrès et développement.