Le secteur des médias est le seul domaine qui reste à la traîne dans le processus de développement du Maroc, a indiqué M. Mohamed Achaari. M. Achaari qui intervenait lors du forum « information et médias », organisé samedi à Tanger, par l'USFP, a précisé que le Maroc a réalisé de grands progrès sur le plan politique et sur le plan des institutions démocratiques en général. Il a cité à cet égard les avancées réalisées notamment en matière de l'action législative, de la société civile, des droits de l'homme, de l'enfant et de la femme, ainsi que le développement du secteur de l'enseignement et du monde rural. M. Achaari a insisté sur le rôle des médias dans toute transition démocratique indiquant que le secteur audio-visuel marocain a besoin d'une réforme sur le plan professionnel, technique et de programmation, afin qu'il puisse se mettre au niveau du développement politique, social et culturel que vit le Maroc. Selon M.Achaari, toute transition démocratique devrait immanquablement passer par la réforme du secteur médiatique qui représente en soi, un outil de changement. La presse écrite, indépendante et spécialisée, a certes introduit dans le champ médiatique marocain des traditions et une nouvelle façon de faire, mais elle est appelée à approfondir le concept de l'indépendance, a-t il poursuivi, ajoutant que la presse régionale, bien qu'elle soit toujours dans une phase embryonnaire, a un avenir prometteur. Concernant la presse partisane, M. Achaari a indiqué que, malgré le fait qu'elle ait pris la forme d'entreprise, elle doit rester plus proche du parti que de l'entreprise. Quant au secteur audiovisuel, le ministre de la culture et de la communication affirme que toute reforme est conditionnée par la disparition du monopole de l'audiovisuel par l'Etat. Comme dans la plupart des pays du monde, ce monopole est démocratiquement inacceptable. Les différentes autres interventions ont notamment porté sur le changement qu'a connu la presse indépendante, son accompagnement au processus du développement économique du pays et la prolifération de nouveaux titres, ainsi que la réforme du secteur audio-visuel et la relation qui lie les médias aux autorités et au pouvoir de l'argent. De son côté, M.Mohamed Mellouk, ancien responsable des programmes à 2M, a rappelé que les politiciens ne voient en l'audiovisuel qu'un instrument d'influence sur les téléspectateurs. Or, poursuit M.Mellouk, la matière politique ne constitue que 10 % des programmes dans le meilleur des cas. Les 90 % sont dispatchés entre les variétés, les films, le sport et les enfants. D'où la question : comment se fait-il que 10 pc permet aux politiciens de s'imposer sur les 90 pc restants ? Sachant que l'audiovisuel est avant tout un outil de développement en raison de son rôle éducatif et divertissant. Le forum « information et médias » s'inscrit dans le cadre des forums des changements, initiés par l'USFP qui a déjà organisé, samedi dernier à Casablanca, le forum des questions sociales. Deux autres forums sont prévus dans le cadre de cette initiative. Il s'agit des forums « politique, clarification, confiance », le 2 mars prochain à rabat et « économie, moralisation efficiente », le 09 mars à Agadir.