Il est une tradition : ce qui est fait à l'étranger et par des étrangers a force de « loi » dans notre pays. Encore plus, lorsqu'il s'agit de traitement financier sous la base d'audit externe. Après le scandale de la faillite d'Enron, dans lequel la responsabilité d'Arthur Anderson est manifeste, la crise par laquelle passent les cabinets d'audit et dont l'onde de choc n'a pas épargné le Maroc est profonde. Il est une tradition : ce qui est fait à l'étranger et par des étrangers a force de « loi » dans notre pays. Encore plus, lorsqu'il s'agit de traitement financier sous la base d'audit externe. Après le scandale de la faillite d'Enron, dans lequel la responsabilité d'Arthur Anderson est manifeste, la crise par laquelle passent les cabinets d'audit et dont l'onde de choc n'a pas épargné le Maroc est profonde. Les enjeux sont de taille. L'image des auditeurs a essuyé un sérieux revers jamais connu dans l'histoire. Les plans d'urgence sont en cours. Une chose est sûre, ils sont loin de redorer le blason perdu des cabinets d'audit de notoriété internationale. Bien au contraire, les organisations professionnelles des experts comptables locaux revendiquent leur présence et leur expérience dans l'analyse des comptes des entités nationales. Leur valeur ajoutée. Ils cumulent une formation d'expertise à l'occidentale et une expérience de terrain des spécificités des entreprises nationales. En fait, ils connaissent aussi bien les aléas des conditions climatiques, la mentalité des dirigeants, les intérêts en jeu et le passif lourd hérité en matière de procédures des grandes structures du pays. Par ailleurs, la plupart des grandes entreprises marocaines de la place ont fait l'objet d'audit externe qui les ont amenées devant des juridictions. Le silence des filiales locales des grands cabinets d'audit sur les mesures qu'ils comptent prendre pour rectifier le tir alimente le sentiment de méfiance qui règne à leur égards dans cette conjoncture difficile. Si à l'échelon des sièges, le débat sur la séparation des activités du conseil et de l'audit pour le compte du même client est au-devant la scène, au Maroc, c'est la culture de la discrétion qui est de mise. Les antennes marocaines des cabinets d'audit se refusent à tous commentaires, comme leurs prestations au niveau local ne se répercuteront pas sur leurs activités à l'étranger. Dans les milieux d'affaires, on relève un regain d'indignation face aux pratiques douteuses qui auraient été appliquées par les auditeurs externes au profit de la clientèle locale. Les affinités entre dirigeants, responsables et auditeurs sont désormais un secret de polichinelle. En effet, les grands comptes sont souvent associés à des structures d'expertise. Les nouvelles réglementations commerciales tentent d'y pallier en posant un certain nombre d'incompatibilités entre les fonctions. Ce n'est pas gagné d'avance. L'affaire Enron-Arthur Anderson a précipité la cadence d'introduire de véritables réformes dans les champs de l'intervention des cabinets d'audit. Transparence oblige.