L'escalade était prévisible. Elle est aujourd'hui une réalité. Plusieurs syndicats de transports à Casablanca ont pris la décision unilatérale d'augmenter les tarifs des courses des taximen et des transporteurs à partir de Casablanca. L'escalade était prévisible. Elle est aujourd'hui une réalité. Plusieurs syndicats de transports à Casablanca ont pris la décision unilatérale d'augmenter les tarifs des courses des taximen et des transporteurs à partir de Casablanca. Cette décision est unilatérale parce que la détermination des tarifs des courses des taxis dans le périmètre urbain est régie par une loi. De même, l'entrée effective d'une hausse ne se fait qu'après la publication, après accord bien évidemment, d'un arrêté du wali de la région ou du gouverneur de la province. Le transport inter-urbain est, lui, règlementé par le ministère de l'équipement et du transport qui doit donner son aval avant une quelconque hausse. Autrement, les augmentations qui ne respectent pas les procédures en vigueur sont illégales. Les syndicalistes qui ont pris la décision reconnaissent eux-mêmes l'illégalité de cette décision. «Il est certain que l'augmentation des tarifs de courses n'est pas réglementaire mais nous n'avions pas d'autres choix», estime Mohamed Mitali, président de l'Union des fédérations nationales des conducteurs et des professionnels du transport. «La récente hausse des prix des carburants a augmenté d'une manière significative les charges des chauffeurs de taxis. Ces derniers devront débourser au quotidien 50 dirhams de plus», ajoute-t-il. Cependant, d'autres syndicats de transporteurs s'opposent à cette hausse des tarifs. «Nous sommes en négociation avec le ministère de l'intérieur à travers les walis et les gouverneurs pour évaluer l'impact de la décision du gouvernement d'augmenter les prix de l'essence et du gasoil à la pompe. Le but est de trouver une solution équitable pour les chauffeurs des taxis», indique Mohamed El Herrak, secrétaire général du Syndicat national des chauffeurs de taxis, affilié à la CDT (Confédération démocratique du travail). En effet, des réunions entre les syndicalistes et les représentants des autorités locales ont démarré vendredi dernier. Pour l'instant les pourparlers se poursuivent toujours afin de trouver une solution consensuelle. «Nous avons proposé que les chauffeurs des taxis bénéficient du gasoil professionnel. Si l'application de cette proposition n'est pas possible, nous allons discuter alors de la possibilité d'augmenter les prix de la course», ajoute El Herrak. Mais pour ce syndicaliste, une hausse des tarifs des taxis n'est pas aussi facile. «Les taximen attendront la réaction des régies de transport urbain. Si le prix de ticket du bus augmente, nous allons faire de même. Les taximen ne peuvent pas s'aventurer à augmenter leurs tarifs en raison de la concurrence des bus mais également le tramway opérationnel à Rabat et qui devrait l'être bientôt à Casablanca», souligne-t-il. Pour sa part, le gouvernement semble accorder une très grande priorité à ce dossier. Le chef de gouvernement s'est déjà rencontré avec les représentants des transporteurs. S'agissant de la hausse des prix des courses, Mohamed Najib Boulif, ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, était le premier responsable à réagir officiellement et en direct sur un plateau de télévision. «Les prix des courses des taxis sont réglementés par des lois. Les responsables d'une hausse des prix en dehors de la procédure en vigueur devront assumer leurs responsabilités», a-t-il fait savoir mardi dernier. Reste à savoir si le gouvernement prendra des mesures concrètes sur le terrain pour empêcher l'application de cette hausse illégale de l'avis même de ses auteurs.