A Derb Maizi en dehors de la muraille de l'ancienne médina de Casablanca, une deuxième maison s'est affaissée tôt dans la matinée du samedi. Deux hommes et une fillette ont trouvé la mort sur le champ alors que cinq autres personnes ont été blessées. Les bâtisses menaçant ruine continuent de s'effondrer l'une après l'autre. A Derb Maizi en dehors de la muraille de l'ancienne médina de Casablanca, une deuxième maison s'est affaissée tôt dans la matinée du samedi. Deux hommes et une fillette ont trouvé la mort sur-le-champ alors que cinq autres personnes ont été blessées dont deux se trouvent dans un état critique. L'incident s'est produit alors que les habitants de la métropole gardent toujours en mémoire un drame similaire dans un autre quartier de la médina trois semaines auparavant. L'effondrement d'une maison à Sidi Fatah avait alors fait cinq morts dont quatre de la même famille. En moins d'un mois, une dizaine de personnes ont donc perdu la vie. L'affaissement de la maison de Derb Maizi est aujourd'hui le drame de trop. Quelques heures après l'annonce de la triste nouvelle, une commission gouvernementale créée sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI pour procéder à un recensement exhaustif des habitations menaçant ruine à Casablanca et dans d'autres médinas du Royaume, a tenu une première réunion sous la présidence du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. Au début de la réunion, M. Benkirane a souligné la nécessité de mettre en place les procédures et les mesures d'urgence pour examiner la situation des habitations menaçant ruine et donner la priorité à leurs habitants en vue de sauver leurs vies. L'Exécutif prend en main le dossier alors que le conseil de la ville de Casablanca n'a pas encore annoncé un plan ou du moins des mesures sur ce dossier. «Après l'effondrement de la première maison en mai dernier, les responsables au conseil de la ville, à l'Agence urbaine et au gouvernement se rejetaient la responsabilité. Plusieurs semaines après ce premier drame, aucune mesure n'a été annoncée par les responsables», explique Mustapha Rahine, membre du conseil de la ville de Casablanca. Et de poursuivre : «Bien évidemment, il n'est pas question de raser l'ancienne médina mais il va falloir commencer par l'évacuation des familles en attendant leur relogement. De même une commission technique avec des architectes, des ingénieurs en génie civil, doit être dépêchée sur place». Pourtant, ce dernier affirme que plusieurs études sur les habitats menaçant ruine ont été réalisées ces dernières années. Ces études détermineraient avec clarté les zones se trouvant dans le rouge avec un grand risque d'effondrement à tout moment. Pourquoi une solution tarde-t-elle à voir le jour? La situation est d'autant plus critique que cette problématique touche d'autres zones à Casablanca, notamment le quartier Derb Soltane-El Fida mais également des villes comme Fès, Meknès, Salé ou encore Marrakech. Dans ce sens, la commission gouvernementale aura comme principale mission de procéder à un recensement exhaustif des habitations menaçant ruine à Casablanca et dans d'autres médinas du Royaume. Pour sa part, le parlement devra également se pencher sur la question. «La problématique des habitats menaçant ruine touche plusieurs villes du Royaume. Je pense qu'il faut aujourd'hui un programme d'urgence pour sauver des vies. Le Parlement devra soulever la question à partir de cette semaine», annonce Mohamed Larbi Belcaid, député membre de la commission de l'Intérieur, des collectivités territoriales, de l'urbanisme et de la politique de la ville.