Le président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a pris fait et cause pour les délateurs des cahiers des charges de l'audiovisuel en regrettant que les professionnels n'aient pas été associés à la procédure. Le président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a pris fait et cause pour les délateurs des cahiers des charges de l'audiovisuel en regrettant que les professionnels n'aient pas été associés à la procédure. Il a déclaré cette position au cours de la conférence de presse qu'il a donnée mercredi à Rabat lors de laquelle il a également déploré que les journalistes soient justiciables au pénal pour des faits relevant de l'exercice de leur métier. Younès Moujahid, qui a cité le cas de Rachid Nini et qui a sévèrement critiqué les jugements privatifs de liberté prononcés à l'encontre des gens de presse, a rappelé que le Syndicat considère ces décisions de justice comme des «dérives», eu égard que c'est le droit pénal qui a été appliqué au lieu et place du code de la presse. Il a jugé que ces pratiques sont attentatoires à la liberté d'expression. Moujahid qui a provoqué cette conférence à l'occasion de la Journée mondiale de la presse a estimé que l'application de la Constitution de juillet impose que l'information soit libre et au service de la démocratie. Saluant la reprise du dialogue sur la refonte du code de 2006, il a néanmoins appelé à un programme de réforme plus large englobant l'aspect règlementaire, institutionnel et structurel des professions de la communication. Il a également considéré que les journalistes avaient leur part de responsabilité dans la situation actuelle et a invité à la moralisation de la pratique du journalisme. Le président du SNPM qui a pris prétexte de l'élargissement de la gamme des métiers de la communication- émergence des médias électroniques notamment- a appelé à la remise sur le métier du projet de Conseil national de la presse qui, selon lui, devrait compter dans ses rangs un plus grand nombre de journalistes. Younès Moujahid qui a passé en revue la situation qui prévaut dans les médias publics a estimé que la liberté syndicale y est brimée tandis que la mauvaise gestion a eu raison des meilleures intentions dans la presse écrite. Il a également fait état d'une trentaine de cas d'atteinte grave à la liberté de la presse enregistrés en 2011. Il a considéré que pour l'essentiel ces écarts sont dus au fait que la justice n'est pas totalement indépendante.