Genève: le Grand Maître de l'Ordre Souverain de Malte rend hommage à la présidence marocaine du CDH    L'approche du double questionnaire a permis de réduire le coût du RGPH de 453 MDH (HCP)    Les prévisions météo du vendredi 4 octobre    CAN 2025 : Regragui dévoile sa liste pour la double confrontation Maroc-Centrafrique    Salon du cheval : Santé et bien-être du cheval sous le règne du Sultan Moulay Ismail    Tawfik Hammoud: "Le monde est en mutation, mais le Maroc se distingue"    Francophonie. Du nouveau au XIXème sommet    « L'alignement avec les enjeux globaux est essentiel pour la compétitivité des entreprises marocaines »    Technologie : le Sénégal, pionnier du cloud souverain en Afrique de l'Ouest    Sahara: Le CS programme 3 réunions, l'Algérie se dérobe    Adoption en CG d'un PL portant organisation de la profession de commissaire judiciaire    Mondial de Futsal: L'Argentine bat la France et file en finale    Le Mondial U-17 féminin aura lieu du 17 octobre au 8 novembre 2025 au Maroc (FIFA)    Medhi Benatia suspendu, l'OM tape du poing sur la table !    Le gouvernement adopte deux projets de décrets portant renouvèlement des licences de deux sociétés de télécommunication    Sensibiliser les femmes sur l'importance de la détection précoce    La Fondation AKDITAL vient en aide à 500 enfants de Tafraout et de ses environs    La chasse est ouverte...préserver la biodiversité et lutter contre le braconnage    M. Bensaid prend part à la Conférence ministérielle préparatoire au sommet de la Francophonie    Prix du Maroc du Livre 2024: Les candidatures sont ouvertes    La saison culturelle et artistique s'annonce riche et prometteuse !    IA : la Russie dévoile un robot capable de réaliser des tableaux dans différents styles artistiques    Hicham Sabiry : "Nous souhaitons créer un environnement plus propice à l'investissement"    Prix de la recherche économique : Bank Al-Maghrib prolonge le délai de dépôt des candidatures    Aradei Capital : L'AMMC accorde son visa au prospectus préliminaire d'augmentation de capital    Elim CAN 2025 : Sahraoui, Harkass, Chihab et Ait Boudlal, qui sont les nouvelles recrues de Regragui?    CHAN 2024 : La CAF annonce la date du tirage au sort    Rail : le consortium Ineco-CID remporte un important marché    Une élite à la hauteur du capital historique istiqlalien    Le gouvernement surveille de près la situation des Marocains au Liban en pleine escalade militaire    Liban : Le Hezbollah repousse plusieurs tentatives d'infiltration de soldats israéliens    Tout ce qu'il faut savoir sur la plus grosse fraude de Ponzi de l'histoire du Maroc    Tanger: Ouverture du 16è Forum méditerranéen des femmes chefs d'entreprise    Présidentielle américaine : les moments clés d'une campagne hors norme    L'Arabie Saoudite craint une baisse du prix baril à 50 dollars    Séisme d'Al-Haouz : Les aides à la reconstruction prolongées de cinq mois    Act for AgWater : une initiative pionnière pour l'agriculture    Sommet de la Francophonie 2024 : Les conclusions promettent un nouvel élan pour les créateurs    L'Algérie bloquée aux portes des BRICS ou l'échec d'une diplomatie belliqueuse    Mozambique. Les élections générales pour le 9 octobre    Le Kenya, à la recherche de touristes    Météo: les prévisions du jeudi 3 octobre    Togo. Stratégie pour une éducation de qualité    Fès : lancement de la formation "Trésors des arts traditionnels marocains"    Accra. L'Africa Cinéma Summit prépare sa deuxième édition    Parution : « Le ciel carré », un récit carcéral    Un rapport de l'ONU pointe une "Impunité générale" pour les abus policiers de nature raciste    Mondial de futsal: Le Brésil en finale après sa victoire face à bat l'Ukraine    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un parricide condamné à mort
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 09 - 02 - 2002

Depuis plus d'une décennie, la justice marocaine n'a exécuté aucun condamné à mort même si elle continue à prononcer cette sentence, comme récemment à Casablanca. Une certaine retenue qui place le Maroc parmi les pays les moins zélés en la matière. Un débat de société qui s'interroge sur la légitimité d'administrer la mort par la justice des hommes.
Dans l'assistance, les chuchotements cèdent la place au silence à la salle numéro 7. Tout un chacun imagine le moment de l'exécution. Pour les uns, ce sera un moment horrible pour le condamné. Alors que d'autres pensent que « c'est dans l'ordre des choses et que celui qui tue doit être tué ». D'autres encore souhaiteraient qu'il puisse, si cela était possible, être tué à plusieurs reprises. Car ils ne conçoivent pas que l'on puisse tuer un de ses parents, même s'il est méchant, voire cruel. Car, c'est bien d'une affaire de parricide qu'il s'agit.
Ahmed est l'aîné de six enfants. Né en 1971 au quartier Al Amal à Sid El Bernoussi, il n'a pas fait de brillantes études, il s'est arrêté au primaire. Un résultat logique pour un enfant qui a grandi dans une famille vivant sous la dictature d'un père cruel, méchant et brutal. Un père qui n'a jamais songé –puisque ce n'est pas sa nature - à être clément ou indulgent envers ses enfants et son épouse qu'il traitait comme des esclaves. Aucun d'entre eux ne peut, ni ne doit prononcer un seul mot devant lui. C'est lui qui décide, qui prend l'initiative, qui donne les ordres. Personne n'a le droit de protester. Si l'un d'eux ose un jour dire non, c'est le renvoi immédiat à la rue. Il est le maître dans cette famille Les jours passent et la cruauté du père va crescendo, dépassant toutes les limites du supportable. Et un beau jour, il décide de les abandonner à leur triste sort et il s'en va. Pas loin. Puisqu'il décide d'occuper tout seul un autre étage de la demeure. Il ne veut plus d'eux. Il les considère comme des fardeaux improductifs. Des boulets qu'il traîne. Quatre ans plus tard, le père n'adresse toujours pas la parole ni à ses enfants, ni à son épouse. Lorsqu'il les rencontre dans l'escalier, il les prend à partie pour les insulter et leur cracher au visage. Il les hait. Personne ne comprend les raisons d'un tel ressentiment.
Ahmed se rend à Agadir, travaille dans un chantier de construction, envoie de temps à autre quelques sous à sa mère. Mais une idée lancinante lui hante l'esprit. « Je dois me venger, pour ma mère, mes frères et sœurs, et pour moi-même ». Il n'a jamais pu digérer le fait d'être noyé dans une misère extrême alors que son père n'est pas dans le besoin. Il dispose d'une source matérielle qui ne se tarit jamais : les loyers de ses maisons.
Après un malentendu avec son employeur, Ahmed perçoit ses indemnités et boucle sa valise. C'est à ce moment qu'il s'aperçoit de la présence d'une hache appartenant à un collègue. Il rouvre la valise, y met la hache et se dirige vers la gare routière, d'où il prend un car en direction de Casablanca. A mesure que les kilomètres défilent, l'idée de vengeance fait son chemin dans l'esprit du jeune homme.
Arrivé chez lui, il embrasse sa mère et ses frères et sœurs. Leur situation n'a pas changé. Ahmed ouvre sa valise, prend la hache, la met dans un sac en plastique et guette son père dans l'escalier. C'est l'après-midi, un peu avant l'appel de la prière d'Addohr, le moment de l'arrivée du père. La porte de la maison est ouverte. Ahmed attend la hache sous son aisselle. Son père le voit et se dirige vers lui, mais Ahmed le repousse violemment, et dans le même mouvement lui assène un premier coup de hache sur la tête.
D'autres coups suivent. Sans un cri, le corps du père s'affaisse. Le fils nettoie le sang, tire le cadavre dans une chambre, ferme la porte et quitte les lieux.
« …Je l'ai tué, je lui ai asséné trois coups de hache… », déclare Ahmed devant la Cour. Mais ce n'est pas tout, car il révélera quelque chose qu'il n'a pas avoué devant les enquêteurs : « un jour, mon père m'a donné une boisson gazeuse… Une fois que je l'ai bue, j'ai perdu connaissance… Lorsque je me suis réveillé, je me suis aperçu que mes mains étaient ligotées et que mon pantalon m'avait été retiré…Mon père m'a violé, Monsieur le président… et depuis, il m'appelait Aïcha… j'ai décidé de le tuer…Non je ne regrette pas mon geste ». Le jeudi 25 octobre 2001, le verdict est tombé.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.