Il y a quelques semaines, les magistrats étaient montés au créneau, menaçant de paralyser le paysage judiciaire en observant des grèves que le ministre de la justice, Mustapha Ramid, avait rejetées, les considérant comme étant «des intimidations à répétition et injustifiées». Le dialogue social aurait donné fruit pour le ministère de la justice et les différents organismes qui travaillent sous sa tutelle. Pas loin que mardi dernier, le ministère de la justice et des libertés a annoncé la création d'une commission de réconciliation entre les composantes de la famille judiciaire. Une commission qui regroupe des responsables du département, de l'Association des barreaux, de représentants de l'Amicale hassania des magistrats et du Club des magistrats. Une première. Il y a quelques semaines, les magistrats étaient montés au créneau, menaçant de paralyser le paysage judiciaire en observant des grèves que le ministre de la justice, Mustapha Ramid, avait rejetées, les considérant comme étant «des intimidations à répétition et injustifiées». Aujourd'hui la situation s'est bien tempérée et la décision du ministère de créer une commission de réconciliation semble être un bon pas vers un terrain d'entente. Cette décision a été prise mercredi dernier lors d'une rencontre qui a regroupé toutes les parties concernées par les dysfonctionnements qu'a connus ce département. Toutefois, ce qui aurait accéléré ce processus de dialogue serait la montée en puissance des mouvements contestataires ainsi que les bras de fer entre magistrats, avocats et ministère de tutelle. Dans ce sens, il est à rappeler que le mois précédent avait connu une avalanche d'accrochages. Ainsi, un communiqué du Club des magistrats au Maroc (CMM) avait fait état d'une humiliation qu'une magistrate aurait subie par deux avocats à Khemisset. D'après le CMM, elle aurait même été évacuée aux urgences. Le même scénario se serait produit à Taounate. Un journal arabophone avait rapporté, mercredi, qu'un juge près le tribunal de Première instance avait accusé un avocat d'agression verbale. Dans une déclaration du Club des magistrats : «Il s'agit d'un incident isolé qui ne devrait pas être amplifié de la part du barreau des avocats». Et pourtant, cette suite d'événements a mené des avocats et magistrats à observer séparément des sit-in afin de signaler l'ampleur et la dégradation de la situation et même une enquête a été ouverte par le ministère dans ce sens. A rappeler que M.Ramid avait exprimé lors d'une récente déclaration son souhait de prôner une approche participative afin de remettre à niveau ce département. Cette commission de réconciliation apporterait-elle les solutions requises pour cela ? Une chose est cependant sûre, cette concertation avec les différentes composantes du secteur serait une dalle de plus dans ce chantier de restructuration. A quand la suite ?