Tout en mettant l'accent sur «les éléments positifs» du programme gouverne-mental, le Médiateur ne manque pas de relever les lacunes. Le Médiateur pour la démocratie et des droits de l'Homme livre ses observations à propos du programme gouvernemental. Après avoir présenté le 13 décembre dernier un mémorandum au nouveau chef de gouvernement contenant trente propositions concernant l'enseignement, la santé, l'habitat, l'emploi et la communication, cette ONG de défense des droits de l'Homme, présidée par Khadija Marouazi, revient au-devant de la scène pour commenter les promesses lancées par Abdelilah Benkirane dans le cadre de sa déclaration devant les deux chambres du Parlement. Tout en mettant l'accent sur «les éléments positifs», le Médiateur ne manque pas de relever les lacunes. Concernant le secteur de l'enseignement, cette ONG salue les promesses se rapportant au renforcement de la bonne gouvernance et de l'indépendance des institutions d'enseignement et la mise en place du système d'évaluation régulière du rendement du secteur. Mais, tout de même, le Médiateur dénonce l'absence des indicateurs et des données précises se rapportant à la réforme du secteur de l'enseignement. «Le programme ignore les trois grandes problématiques qui ont toujours été relevées par les rapports du Conseil supérieur de l'enseignement, à savoir la langue, le financement et l'enseignement primaire», note le mémorandum du Médiateur. S'agissant du secteur de la santé, cette ONG dénonce l'absence dans le cadre du programme gouvernemental des indicateurs relatifs à la cadence de la création des postes budgétaires nécessaires pour couvrir les besoins de ce secteur, ainsi que le budget alloué annuellement pour la santé. Par ailleurs, le Médiateur a salué les promesses du gouvernement s'agissant de la mise en place d'un carte sanitaire et l'élargissement du réseau des centres hospitaliers. Pour ce qui est de l'habitat, le Médiateur estime que le programme de l'équipe de Benkirane «n'a prévu aucune mesure pour le contrôle de la qualité, ni de poursuite contre les promoteurs qui ne remplissent pas leurs engagements. Aussi, ce programme ne prévoit pas la réforme de la loi sur la location». Côté positif selon le Médiateur, c'est que ce programme promet de réduire le déficit à 400.000 unités au lieu de 840.000. Concernant l'emploi, cette ONG salue l'engagement du gouvernement à respecter les critères de l'emploi décent et l'adoption d'une approche basée sur la diversification des initiatives de formation et d'intégration. En ce qui concerne la communication, le Médiateur se félicite de l'engagement du gouvernement à mettre en place un cadre juridique uni pour la pratique journalistique et de l'édition et un Conseil national de la presse. En revanche, il estime que le programme gouvernemental ne fait aucune référence au sort de la HACA. Aussi, estime le Médiateur, le programme gouvernemental ne contient aucun engagement à propos de l'abolition des peines privatives de liberté.