Une fois leur diplôme en poche, les étudiants ne sont pas nombreux à rester en France. Seul un étudiant sur trois restera dans l'Hexagone pour y travailler ou se marier. La France compte 66.000 Marocains «très diplômés» (masters, grandes écoles et doctorat, y compris médecine)). Le Royaume figure au même titre que l'Algérie (66.000) parmi les pays d'origine les plus représentés. La Tunisie n'arrive qu'au cinquième rang avec 26.000 étudiants. Entre ces trois pays du Maghreb, s'intercalent le Royaume-Uni (40.000) et l'Allemagne (30.000). C'est ce qui ressort d'une étude du secrétariat général français de l'immigration sur «Le devenir des étudiants étrangers en France». Parmi les 6,24 millions d'étudiants «très diplômés» dans l'Hexagone, on compte 780.000 personnes nées non françaises, dont 710.000 immigrés. L'étude note que la part des très diplômés est un peu supérieure parmi les immigrés que dans la population totale. Le document ne manque pas de souligner que des pays bien représentés dans la population immigrée le sont moins parmi les très diplômés: c'est notamment le cas de l'Italie, l'Espagne, le Portugal ou encore la Pologne qui comptabilisent à eux quatre 78.000 étudiants. Les effectifs de pays d'Afrique hors Maghreb sont assez faibles. Inversement, certains pays sont surreprésentés, en l'occurrence le Liban (16.000), la Roumanie et le Vietnam (15.000 chacun). L'Amérique du Sud et centrale sont très peu représentées. Par ailleurs, l'étude indique que 41,3% des doctorants en France sont des étrangers. Les auteurs de l'étude expliquent que «cette proportion très élevée est caractéristique des pays très attractifs qui offrent un système d'enseignement supérieur de qualité et qui ont tissé un réseau grâce aux liens historiques et linguistiques». A noter que cette étude ne prend pas en compte les étudiants issus de l'immigration, nés français mais de parents étrangers. Autre constat: une fois leur diplôme en poche, les étudiants ne sont pas nombreux à rester en France. En effet, seul un étudiant sur trois restera dans l'Hexagone pour y travailler ou se marier. Ainsi, 60% des étudiants entrés en 2002 sur le territoire français ne sont plus détenteurs, fin 2009, d'un titre de séjour. «Environ un tiers est toujours présent. Ces derniers semblent s'installer durablement en France, soit qu'ils se sont mariés, soit qu'ils ont trouvé un emploi, soit qu'ils détiennent encore, pour 10% d'entre eux, un titre de séjour «étudiant»», précisent les auteurs du rapport. Cette situation diffère selon l'origine géographique. Les étudiants venus d'Afrique sont majoritairement des hommes. Au bout de huit ans, un peu plus d'un sur deux est encore en France. Venus pour effectuer deux cycles universitaires, voire un cursus complet, ils sont assez nombreux à toujours être étudiants. Environ 40% sont restés en France en changeant de motif. Par ordre d'importance vient le motif familial suivi du motif professionnel. En revanche, les personnes originaires d'Amérique du Nord ou d'Océanie sont majoritairement venues pour effectuer un cycle court (une année) et repartent sauf exception. Les étudiants venus des pays d'Europe (hors UE, surtout de l'Est) ou d'Asie (des étudiantes pour la majorité) sont environ deux tiers à être repartis. Cette étude a été publiée alors que le gouvernement français s'apprête dès la semaine prochaine à publier une circulaire assouplissant la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers «hautement qualifiés».