Cette procédure de remplacement des représentants s'explique par le fait que les électeurs votent pour le programme électoral du parti et non pour la personne du candidat. Mardi 3 janvier, à l'heure où les treize parlementaires nommés ministres au gouvernement Benkirane s'apprêtaient à prêter serment devant SM le Roi Mohammed VI, treize personnes inconnues au bataillon se préparaient pour les remplacer à la Chambre des représentants. Ces derniers n'avaient pas réussi à remporter des sièges lors des élections législatives du 25 novembre et pourtant ils siégeront sous la coupole du Parlement grâce à la règle de l'incompatibilité entre la députation et la fonction de ministre prévue par la nouvelle loi organique sur la Chambre des représentants. «... En cas de vacance d'un siège du fait de la nomination du représentant concerné en qualité de membre de gouvernement, le candidat venant immédiatement après le dernier élu sur la même liste de candidatures concernée est appelé par décision de l'autorité chargée de recevoir les déclarations de candidature à occuper le siège vacant», dispose l'article 90 de cette loi organique. Cette procédure de remplacement des représentants s'explique, selon Mohamed Zine-Eddine, professeur de droit constitutionnel à la Faculté de droit de Mohammedia, par le fait que les électeurs votent pour le programme électoral du parti et non pour la personne du candidat. Ainsi, pour le PJD, étant donné que sept parlementaires islamistes ont été désignés pour occuper des postes ministériels en plus du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, sept nouveaux membres du PJD devront rejoindre le groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants. Par exemple, Aziz Benbrahim, président de l'arrondissement de Lmrissa à Salé Médina, troisième de liste du PJD au niveau de cette circonscription, est devenu de facto parlementaire le 29 novembre dernier après la désignation de M. Benkirane à la tête de l'Exécutif. C'est le cas également pour Youssef Gharbi qui remplace Abdelkader Amara au niveau de la circonscription de Salé El Jadida. Ce dernier a été désigné au poste de ministre du commerce et de l'industrie. M. Gharbi est le vice-président de l'arrondissement de Hssin à Salé El Jadida. Au niveau de la circonscription électorale de Béni Mellal où le PJD a obtenu 2 sièges lors des Législatives du 25 novembre, c'est Abdellah Moussa, secrétaire régional du PJD, qui remplace Lahcen Daoudi. Alors que Kassar Mohamed remplace Saâd-Eddine El Othmani à Mohammedia. Pour ce qui est du Mouvement populaire (MP), trois nouveaux harakis devront rejoindre le groupe parlementaire du MP en remplacement à Mohand Laenser désigné au poste de ministre de l'intérieur, Mohamed Ouzzine, nouveau ministre de la jeunesse et des sports et Lahcen Haddad, désigné au poste de ministre du tourisme. Pour ce qui est de M. Laenser, c'est Abderrahmane El Karrat, président de la commune de Ksabi, qui le remplace au niveau de la circonscription de Boulemane. Aussi, c'est Arafat Athmoun, un haut cadre bancaire qui remplace M. Hadad à Khouribga. «La nouvelle Constitution met fin à une injustice à l'égard des deuxièmes de liste qui participent activement à l'effort électoral en leur permettant de remplacer les parlementaires nommés ministres. On ne peut pas être à la fois membre de l'organe législatif et membre du gouvernement», souligne M. Athmoun, dans une déclaration à ALM. Aussi, M. Ouzzine devra être remplacé par son deuxième de liste au niveau de la circonscription d'Ifrane. A noter que la liste nationale n'est pas en reste. Etant donné que Bassima Hakkaoui, tête de liste du PJD lors des dernières élections, a été nommée ministre, c'est Mina Zniber, 17ème de la liste nationale, qui devra la remplacer à la Chambre des représentants.