L'avocat général Yves Boivin a requis vendredi une peine de cinq à sept ans de prison à l'encontre de la femme qui avait été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour infanticide le 7 mars dernier. Devant les jurés de la cour d'appel d'assises d'Ille-et-Vilaine, l'avocat général a requis une peine ''qui ne soit pas être inférieure à cinq ans et supérieure à sept ans''. Cette mère de famille est accusée d'avoir tué son bébé, âgé d'environ deux mois, avant de cacher le cadavre dans un congélateur pendant presque quatre ans. Le corps de la petite Mégane avait été découvert le 21 mai 1999 par des membres de sa famille accompagnés de gendarmes. ''À mon humble avis, après ce que j'ai lu et entendu, cette peine est trop lourde et il faut que Corinne Justeau retrouve la société des hommes'', a expliqué Yves Boivin, faisant référence à la peine prononcée en première instance. Ce dernier n'a pas parlé de meurtre mais de blessures volontaires ayant entraîné la mort. Lors de son réquisitoire, Yves Boivin n'a pas été tendre pour Emile Lefeuvre, l'ex-mari de Corinne, et pour Maria Blin, sa voisine qui avait connaissance de la naissance de la petite Mégane. En termes très durs, il a désigné ces deux personnes comme responsables de la misère morale de Corinne, et a rappelé cette fameuse lettre du 27 décembre 1995 qu'ils avaient adressée au commissariat de police de Saint-Nazaire. Une véritable lettre de dénonciation qui allait agir comme une pression intenable auprès de Corinne. Dans sa plaidoirie, Me Monique Pibot-Dangléant a demandé aux jurés de faire preuve d'indulgence et de compassion et de rendre Corinne à sa famille. Avant que les jurés se retirent pour délibérer, Corinne Justeau, en pleurs, s'est exprimée : ''Mégane est toujours en moi et je l'aime toujours. Elle ne m'a jamais quittée''.