Un autre défi s'impose à nous, faire en sorte que cette envie de démocratie participative, de démocratie directe, puisse toucher les jeunes à travers le Royaume et ne soit pas réservée à l'axe Casa-Rabat. Les jeunes sont en train de se saisir de la liberté d'expression d'une façon incroyable –après les arts, de la culture où il faut saluer les voies exploitées par L'Boul'vard et le Dabathéâtr' par exemple- il s'agit ici d'un domaine plutôt inédit pour les jeunes, qui est celui de la politique et des grandes questions de société. Dans ce seul week-end j'ai été amené à participer à deux «Agoras» où le moins que l'on puisse dire est que notre jeunesse a décidé de se saisir des questions d'engagement et de politique et de se les approprier. Vendredi soir le débat était proposé par «l'Agora Résidence» du nom de l'école la Résidence à Casablanca où un jeune membre de l'association «Polijuniors» qui y étudie a pris les choses en main. Et croyez moi la valeur n'attend pas le nombre des années car ce jeune de 18 ans, Oussama Filali, avait choisi le thème de l'engagement politique des jeunes pour son premier débat et y avait invité de nouveaux jeunes députés, fraichement élus, Mehdi Mezouari de l'USFP et Mehdi Bensaid du PAM, et une jeune cadre du PJD Imane Yacoubi, pour une discussion sans tabous. La deuxième invitation était pour la ville de Settat où les jeunes du «Club des managers de demain de l'ENCG» avaient sollicité Marocains Pluriels pour co-organiser le 1er Café Politis «On the Road», déclinaison itinérante du Café Politis organisé chaque dernier jeudi de chaque mois sur l'esplanade de la Sqalla à Casablanca. Là aussi sujet éminemment politique puisqu'il s'agissait du thème «Quel signal envoyé par les jeunes lors des dernières élections, à la classe politique et au nouveau gouvernement.» et là aussi une jeunesse précoce puisque emmenés par leur président Khalil Faiki, ces étudiants sont tout juste vingtenaires. Sami Moudni journaliste, Reda El Ourouba, jeune blogueur influent et Salmane Lebbar de Polijuniors, Salim Jebari de Marocains Pluriels, professeurs et étudiants ont animé un débat passionné et passionnant. Si l'on ajoute le rôle de l'Agora ENCG de Casablanca, mené par un jeune talentueux Mehdi El Bayad, qui organise très régulièrement des débats sur les questions de société (harcèlement, avortement sida…) on voit le «bouillonnement» actuel que connaît notre jeunesse et qu'il est impératif de prendre en compte et d'accompagner. Je trouve navrant qu'un certain nombre de politiques n'en mesurent pas l'importance et prennent les invitations de ces jeunes à la légère…n'ont-ils pas saisi le message qui leur a été envoyé le 25 novembre ? Désolant ! Un autre défi s'impose à nous, faire en sorte que cette envie de démocratie participative, de démocratie directe, puisse toucher les jeunes à travers le Royaume et ne soit pas réservée à l'axe Casa-Rabat. C'est d'ailleurs pour cela que les organisateurs ont décidé, en plus de l'organisation des Cafés Politis, le dernier jeudi de chaque mois à Casablanca, de lancer les Cafés Politis «On the Road» qui après Settat seront organisés à Marrakech, Fès et Tanger et ont vocation à aller jusque dans les plus petites villes, là où les jeunes seront demandeurs. Puissent nos nouveaux élus avoir pour préoccupation prioritaire de répondre à cette forte envie de nouvelle gouvernance et de proximité !