Le chemin de la réconciliation avec l'histoire commence par la réhabilitation des symboles de la lutte pour l'Indépendance et la liberté. C'est aujourd'hui que la famille des nationalistes marocains célèbre le 39ème anniversaire de la disparition du Moujahid Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, décédé, le 6 février 1963 en Egypte , suite à une crise cardiaque. Depuis son exil en Egypte, en 1947, le héros du Rif n'a jamais cessé de formuler ses vœux de regagner la mère-patrie. Trente neuf années se sont, donc, écoulé depuis la disparition du défunt sans que sa dépouille ne soit rapatriées à la mère patrie. Ce questionnement tire sa légitimité, d'abord de la réconciliation, établie et réitérée, entre les populations du Rif et les autorités du Royaume. Il tient aussi sa légitimité des attentes affichées, à cet effet, à l'égard de tous les symboles historiques de la Nation, dont en premier lieu Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. Mais jusqu'à présent, l'ambiguïté plane sur le sort de ce problème. Pourtant, selon des sources fiables, lors de la visite Royale à Ajdir, Saïd El Khattabi, fils du défunt, a évoqué cette question avec le Souverain et reçu un accord de principe. Mais, jusqu'à présent, les préparatifs nécessaires à cette opération tardent à ce manifester. Selon Ilias Omari, président de la Fondation Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, plus de vingt associations appartenant aux villes de Nador et El Hoceima, ont appelé, récemment, à la célébration de l'anniversaire de la disparition du défunt. Dans le même ordre, la restitution des biens de sa famille continue à constituer une donne difficile à résoudre. Feu Mohamed Ben Abdelkrim disposait de nombreuses résidences, notamment à Chaouen, Tétouan et Ksar Lekbir, qui ont été englouties au fil des années et ont perdu toute trace. A cela s'ajoute les interdictions qui frappent les activités de la Fondation précitée. Pour ce qui est de l'appel à la création d'un musée portant le nom de ce héros de la lutte de libération nationale, dans la région du Nord, il y a lieu de signaler que l'idée n'a pas encore dépassé le stade des vœux et des intentions louables.