Par comparaison aux pays arabes, le Maroc se classe derrière la Tunisie qui occupe la 73ème place avec une note de 3,8 et devance de très loin l'Algérie. Le Maroc continue de figurer parmi les pays où sévit une corruption endémique selon l'Indice de perception de la corruption (ICP) 2011 publié par Transparency International. Le Royaume a gardé la même note que l'année précédente, soit 3,4 sur 10, malgré une amélioration de son classement. En effet, le Maroc est passé de la 85ème place en 2010 à la 80ème en 2011. Toutefois, on ne peut parler de progrès étant donné que la notation demeure inchangée et que le classement de 2011 a été effectué sur 183 pays contre 178 en 2010. Pour Transparency Maroc, il s'agit d'un mauvais résultat. «Le Maroc n'améliore pas son score, ce qui confirme son enlisement dans une fourchette située entre 3,5 et 3,2 au cours des neuf dernières années», peut-on lire dans un communiqué du bureau exécutif. Par comparaison aux pays arabes, le Maroc se classe derrière la Tunisie qui occupe la 73ème place avec une note de 3,8 et devance de très loin l'Algérie et l'Egypte qui sombrent toutes les deux à la 112ème place avec une note de 2,9. Pour sa part, la Mauritanie figure au 143ème rang avec une notation de 2,4 sur 10. Selon Transparency Maroc, ce résultat est particulièrement «préoccupant» puisqu'il fait chuter le Maroc de la huitième à la dixième place parmi les dix-huit pays arabes et confirme les contreperformances enregistrées dans les autres indicateurs internationaux. Pour leur part, les monarchies du Golfe ont affiché de bons résultats et se placent loin devant le Maroc : les Emirats Arabes Unis (28ème), le Bahreïn (46ème), Oman (50ème), le Koweït (54ème), la Jordanie (56ème), l'Arabie Saoudite (57ème). En queue de peloton, on retrouve la Corée du Nord et la Somalie qui occupent ex æquo la 182e place (note de 1 sur 10). En tête du classement figure la Nouvelle-Zélande (9,5) suivie du Danemark et de la Finlande (9,4). Les Etats-Unis arrivent à la 24ème place (7,1) devançant la France qui se place à la 25ème place (7) et l'Espagne (31ème place avec une note de 6,2). Cette mauvaise place du Maroc illustre une fois de plus l'échec des mécanismes mis en place par les autorités pour lutter contre la corruption. A ce sujet, Transparency Maroc souligne que «les nouveaux scandales mis au jour en 2011 et la timidité des suites judiciaires qui leur sont faites sont la preuve évidente du peu de résolution dont font preuve les pouvoirs publics dans la lutte contre toutes les formes de corruption». «Force est de constater que les réformes de pure forme engagées ne peuvent détourner ni le mouvement citoyen ni les ONG et les forces démocratiques structurées, qui réclament la fin de l'impunité, de leur revendication d'accompagner les promesses par des actions effectives, notamment en poursuivant les personnes impliquées dans des actes de corruption et en les écartant de la gestion de la chose publique», déplore l'ONG. Durant ces dernières années, la corruption a pris une telle ampleur qu'elle touche tous les secteurs d'activités et les institutions. Rappelons à ce sujet que les fonctionnaires du secteur public, la justice, les partis politiques et les parlementaires sont les plus corrompus au Maroc. En revanche, les ONG, les médias et les organisations religieuses sont en bas de la liste des secteurs rongés par ce fléau. Transparency Maroc entend continuer à se mobiliser avec ses différents partenaires afin d'édifier un Système national d'intégrité. L'objectif étant d'instaurer une culture de la transparence et de la reddition des comptes.