Le Rassemble-ment national des indépendants a affirmé dans un communiqué qu'il a fait le choix conscient et responsable de se positionner dans l'opposition, qui a un statut privilégié dans la nouvelle Constitution. Le Rassemblement national des indépendants (RNI) passe à l'opposition. Bien avant la nomination officielle, hier après-midi, d'Abdelilah Benkirane comme nouveau chef de gouvernement par SM le Roi Mohammed VI, le parti de la colombe a décidé, à l'issue de la réunion de son bureau exécutif tenue mardi matin 29 novembre, de ne pas participer au gouvernement dirigé par les islamistes. «En respectant l'approche démocratique et compte tenu des résultats des élections législatives qui se sont déroulées dans un climat d'honnêteté et de transparence, le RNI a fait le choix conscient et responsable de se positionner dans l'opposition, qui a un statut privilégié dans la nouvelle Constitution», précise le RNI dans un communiqué. A rappeler que son allié du G8, le Parti authenticité et modernité (PAM), a été le premier à adopter une position claire pour ce qui est de la participation à la majorité, en refusant d'emblée de rejoindre le gouvernement. Pour ce qui est des autres membres du G8, les positions recueillies par ALM sont mitigées. Les uns restent fidèles à cette alliance alors que d'autres préparent déjà leur départ. D'un côté, le PT, le PS et le PGV ont adopté la même position que le RNI et le PAM. «Le PT a choisi de se positionner dans l'opposition. Notre participation à un gouvernement dirigé par le PJD est impossible. Notre position est claire. Aussi, nous nous attachons au G8 qui est porteur d'un projet de société», souligne Abdelkrim Benatik, secrétaire général du Parti travailliste. «Bien évidemment, nous optons pour l'opposition et nous nous accrochons au G8. A l'heure actuelle, tous les scénarios sont envisageables. Il se peut que certains partis quittent l'alliance et que d'autres la rejoignent. L'essentiel est que nous nous inscrivons, à travers cette alliance, dans le cadre des objectifs visant la restructuration du champ politique dans la perspective d'une alternance réelle», relève, pour sa part, Mohamed Farès, coordinateur général du PGV. Pour les autres composantes du G8, les prémices d'un effritement commencent à apparaître. D'ailleurs, des sources au sein du G8 affirment que le MP et l'UC seront pratiquement les premiers à le quitter. «Nous allons avoir des concertations avec le nouveau chef de gouvernement, ensuite nous déciderons à propos de notre positionnement», précise Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC. «Nous n'avons jamais dit que nous rejoindrions automatiquement l'opposition si l'un des membres du G8 ne remportait pas les élections. Le G8 est destiné à mettre en œuvre les dispositions de la Constitution. Ce n'est pas un pôle politique. Par exemple, le PAM a décidé de rejoindre l'opposition car le PJD a dès le départ dit qu'il refuse de s'allier à lui», ajoute-t-il. Pour ce qui est du MP, une source bien informée affirme que Mohand Laenser cherche une manière qui lui permettrait de quitter le G8 sans mettre ses alliés en colère et ce, en s'en remettant au conseil national du parti. «Les décisions de rester ou de quitter le G8, de participer au gouvernement ou de rejoindre l'opposition devront être prises par les instances du parti, notamment le conseil national», indique le secrétaire général du MP.