Membre de l'association de l'Imam Mouslim des Salafistes à D'chira dans la région d'Agadir, un père de famille, quadragénaire, s'est transformé en un monstre qui n'a pas cessé de violer sa fille aînée. Un crime qui lui a valu huit années de réclusion criminelle. Chambre criminelle près la Cour d'appel d'Agadir. O.T, quadragénaire, se tient, ce jour du mois de janvier, au box des accusés. “Tu es accusé du viol de ta fille“, lui lance le président de la cour. Un brouhaha règne dans la salle d'audience au point que le président est intervenu pour demander à l'assistance de se taire, avant de demander une fois encore à O.T de répondre à la question. Ce dernier se contente de lever les yeux et de garder le mutisme. Impatiemment, le président lui demande une fois encore : “As-tu abusé de ta fille, oui ou non ?“. O.T fond en larmes comme un enfant. Regrette-t-il son comportement odieux ? Le président lui explique qu'il est trop tard pour pleurer ou regretter ce qu'il avait perpétré contre sa fille. “C'est Satan, Mr le président qui m'a plongé dans ce péché, je demande à Dieu de me pardonner“, balbutie-t-il. De quel Satan et de quel pardon, parles-tu ?, lui demande le président de la cour qui entame son audition. O.T est originaire de D'chira, dans la région d'Agadir. Il a passé quelques année à l'enseignement primaire avant d'être livré à lui-même. Depuis, il a commencé à se débrouiller pour gagner sa vie et soutenir sa famille indigente. A son adolescence, O.T est devenu une personne pieuse, qui ne rate pas la moindre prière, depuis Assobh jusqu'à Al Îcha. Barbu et sans moustache, il a regagné les rangs de l'association de l'Imam Mouslim des Salafistes à D'chira. Il était l'un de ses membres actifs, qui ne ratait pas ses réunions et ses rencontres hebdomadaires ou mensuelles pour se pencher sur l'étude des Hadiths du Prophète et la lecture du Coran. Bref, O.T jouissait d'une bonne réputation, respecté et apprécié par tous ses voisins et amis. Personne ne l'a jamais pointé du doigt. Atteignant la vingtaine, il s'est marié à une jeune fille de sa région natale. Une année plus tard, son foyer s'est égayé d'une jolie fille. Au fil des années, sa femme a accouché de deux autres filles. Il ne ménageait aucun effort pour se débrouiller afin de subvenir aux besoins de sa famille. O.T, l'homme pieux, était toujours l'homme du droit chemin, qui apprenait à ses filles les bonnes mœurs et les bons comportements. Il leur a appris depuis leur bas âge les ABC de l'Islam, au point qu'elles ne rataient aucune des cinq prières quotidiennes. Les mois et les années passent, les trois sœurs, filles de O.T, sont arrivées à l'âge de l'adolescence et ont commencé à partager les mêmes soucis que leur père. Elles ont remarqué que les charges commencent à devenir un lourd fardeau pour leur père qui sort le matin et ne revient qu'une fois la nuit tombée. En conséquence, elle ont décidé de profiter des vacances d'été pour alléger les charges du père. C'est par le biais d'une voisine qu'elles ont fait la connaissance d'une “Neggafa“, qui se charge d'orner les mariées durant la nuit de noces et ont commencé à l'aider moyennant finances. D'une année à l'autre, les sœurs ne recourent plus à leur père pour acheter leurs livres et fournitures scolaires, ainsi que des effets vestimentaires. C'était l'été 2002, quand les trois filles étaient à Agadir en compagnie de leur “Maâlma“ en train de parer une mariée. Tout à coup, leur père est entré. Il s'était rasé la barbe. Les trois sœurs sont surprises. Qu'est-ce qu'il veut d'elles ? s'interrogent-elles. O.T les a saluées avant de demander à sa fille aînée de le suivre. Où ? Elle n'en sait rien. Mais, elle a obtempéré. “Nous allons à la maison, parce que j'ai besoin de toi“, lui lance-t-il en cours de route. Une fois rentrés, il l'a conduite à la chambre à coucher. Là, il s'est déshabillé et lui a demandé de l'embrasser. Perturbée, elle s'est tenu coite pendant quelques secondes avant de fondre en larmes. Il s'est levé du lit pour lui demander de ne plus le considérer comme un père, mais comme un amant, qui l'aime. Elle a refusé. Aussitôt, il a pris un couteau qu'il dissimulait sous l'oreiller pour la menacer. Sa fille a fini par obtempérer. Elle a ôté ses vêtements et est restée nue. Son père a commencé à l'embrasser jusqu'au point de consommer sa propre chair. Et il a fini par la déflorer. Depuis, il ne cessait pas de la violer à chaque absence de son épouse. Il fallait attendre que l'épouse se rende compte du changement des comportements et de l'état de santé de sa fille aînée pour que cette dernière lui avoue toute l'horreur qu'elle a vécue. Alertée, la police a mis O.T hors d'état de nuire et a été traduit devant la justice. Cette dernière l'a jugé coupable et l'a condamné à huit années de réclusion criminelle.