Depuis le dernier jour du Ramadan, tout le monde au quartier Annahda, au Souk Sebt Ouled Nemma, dans la province de Beni Mellal, est sous le choc. Personne n'a cru que Fatima, quarante-six ans, serait tuée par les mains de son propre enfant. C'était le mardi 30 août, la veille de l'Aïd Al Fitr, dans l'après-midi, qu'un matricide avait été commis au quartier Annahda, au Souk Sebt Ouled Nemma, à trente-six kilomètres de la ville de Beni Mellal. C'était Karim, un jeune d'une vingtaine d'années, menuisier de son état, qui l'avait perpétré. Personne n'est arrivé à savoir le vrai mobile. Une source policière a précisé à ALM que le mis en cause délirait lors de son arrestation en avouant avoir tué sa mère pour se venger de ses parents. La même source a ajouté que le mis en cause avait affirmé aux enquêteurs que ses parents l'ont jeté dans un gouffre de problèmes sans fin et sans l'aider à s'en sortir. Selon la même source, Karim n'a pas précisé aux détectives le genre de problèmes. En fait, Karim n'était jamais une personne agressive, ni un ivrogne, ni un drogué. Après son échec aux classes primaires, il s'est engagé à apprendre la menuiserie. Au fil du temps, il est devenu prof de ce métier qui lui permettait de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de sa famille. Depuis son adolescence, il jouissait d'une bonne réputation. Tout le monde à son quartier Annahda l'estimait et le respectait. Mais, personne ne savait au juste ce qui lui est arrivé depuis cinq mois. Il s'est renfermé sur lui-même, n'adressait la parole à personne, même à ses parents et ne s'intéressait plus à son emploi. Toujours selon la même source policière, Karim disposait d'un dossier prouvant qu'il avait été conduit par ses parents à l'hôpital pour être soigné de sa maladie. Malheureusement, sa situation psychique est restée instable, sans la moindre amélioration. Il y a quelques semaines, il s'est adressé à ses parents leur demandant de lui permettre de se marier, a révélé l'enquête policière menée par les limiers de la police judiciaire de Sebt Ouled Nemma. Mais, vu son état psychique qui se dégradait au fil des jours, ils ont refusé de le marier. Par ailleurs, sa mère, apprend-on de la même source policière, lui reprochait d'avoir abandonné son emploi pour rester chez lui au chômage. C'est pourquoi il semble avoir gardé une rancune à elle. Le jour du crime, le mardi 30 août, Karim n'est pas sorti de chez lui. Il est contemplait sa mère, suivait ses pas par ses regards. Son père l'a remarqué, comme il avait déclaré aux enquêteurs, mais sans avoir la moindre idée que son fils pourrait arriver à commettre un meurtre contre sa mère. C'était vers midi trente minutes de ce jour, la mère Fatima s'est réfugiée dans un coin de la maison pour faire l'ablution. Elle se préparait à la prière d'Addohr qui ne lui restait que quelques minutes. Tout d'un coup, Kamal, qui la regardait depuis une chambre, s'est tenu debout. Elle ne s'est pas rendue compte de lui. Il est rentré à la cuisine et a saisi un outil en fer servant à la menuiserie. À pas de loup, il a avancé vers elle. Et d'un seul coup, il lui a fracassé la tête. Elle a rendu, sur le champ, son âme. Alertés, les enquêteurs de la PJ se sont dépêchés sur les lieux. Le mis en cause qui n'a pas pris la fuite a été arrêté. Et le cadavre de la mère a été évacué vers la morgue de l'hôpital provincial de Beni Mellal pour être autopsié.