Le réalisateur Nourddine Dougena s'apprête à tourner dès septembre «Hors zone», son premier film. Il en parle. ALM : Votre nouveau long métrage «Hors zone» a bénéficié d'une avance sur recette avant production d'un montant de 3.300.000 dirhams auprès de la CCM, quelle est histoire de ce film ? Nourddine Dougena : Mon nouveau long métrage est inspiré d'une histoire réelle. Il raconte l'histoire de deux vieux hommes qui ont été abandonnés dans la rue par leurs propres enfants et se retrouvent confrontés à la dureté de la vie à un âgé avancé. Leur vie sera partagée entre un Fondouk et une maison de repos. Il s'agit de Bahmad et Lbachir , le premier est octogénaire et souffre de diabète. Il a fait la guerre d'Indochine au début des années 50 et en garde quelques stigmates. Pacifique de nature, il accepte avec abnégation tout ce que la vie lui réserve. Alors que le deuxième est septuagénaire et veuf. Il a trois fils et une fille Ghalia . Ses fils semblent lui reprocher d'avoir dépensé toutes ses économies pour aider sa fille à fonder un foyer. Ensuite il quitte de son plein gré la maison de sa fille pour ne pas briser son couple et il se retrouve à son tour dans la rue. Ces deux personnages seront interprétés par Mustapha Dassoukine et Mustapha Zaâri accompagnés de Mohamed Bestaoui, Mohamed Khouyi, Najat El Wafi, Abdellah Ferkous, Mohamed Harak entre autres. Ce long métrage sera tourné entre le village de Telouet et Marrakech. Quelle est votre intention à travers ce film ? Je veux montrer tout simplement à travers ce film que notre société, qu'on le veuille ou non, est en train de subir de profondes mutations, semblables à celles qu'a connus l'Occident au début du 20ème siècle. L'éclatement de la cellule familiale et l'expansion des valeurs individualistes figurent parmi les effets indésirables de tels changements. Ce phénomène commence à s'observer dans les grandes villes marocaines. Ce que cherche le film, loin de tout discours moralisateur, c'est de lancer subtilement un signal d'alarme avant que le phénomène ne dégénère. Toutefois, on a envisagé que le traitement de la question sur un ton intentionnellement humoristique ne doit aucunement verser dans le mélodrame ou la tragédie. Je peux dire qu'au niveau cinématographique, j'ai opté pour une approche moderne reposant sur une ossature éclatée où le spectateur est appelé à intervenir et à s'attendre à penser, tant par les atmosphères que par le mouvement, le rythme, la construction dramatique des personnages et la multiplication des espaces ouverts. Quel est le budget de ce film et quelle sera la date de sortie nationale ? Le budget total de ce film est de près de 8 millions de dirhams. La sortie nationale est prévue pour le mois de mars ou avril 2012.