Des dizaines d'employés se regroupent en sit-in devant le siège de la province de Nador pour revendiquer la protection nécessaire pour qu'ils puissent travailler en toute sécurité. Des dizaines d'ouvriers de la société Sofrenor, qui est considérée comme le premier employeur de l'Oriental avec plus de 250 ouvriers permanents, ont tenu mercredi dernier devant le siège de la province de Nador un sit-in pour demander aux autorités locales d'assurer leur protection physique et leur droit au travail. Un sit-in qui fait suite à d'autres tenus depuis plus de deux mois pour la même revendication. Au fait, la Sofrenor est mise à l'arrêt depuis le 9 juin, précise un communiqué de ladite société, qui explique que des employés grévistes se sont pris à leurs collègues qui voulaient travailler et après avoir arrêté les autocars transportant le personnel, ils les ont agressés. De fait, deux groupes se sont constitués : des grévistes sous la houlette de la CDT et des non grévistes regroupés au sein de l'UMT. Ces derniers, tout en réitérant que le droit à la grève est un droit constitutionnel, indiquent que le droit au travail est aussi un droit constitutionnel. De fait, ils refusent tout dictat qui ne prend pas en considération leur volonté et leur désir de travailler et interpellent les autorités locales pour leur assurer ce droit. «Si les employés grévistes ont décidé de tenir des piquets de grèves et de ne pas travailler en guise de protestation pour leur dossier revendicatif, ils sont dans leur droit mais ils ne peuvent pas imposer leur choix aux autres ouvriers notamment ceux qui veulent travailler», déclare Meziane Boudouasser, secrétaire local adjoint de l'UMT. Et d'enchaîner : «On est aujourd'hui en sit-in devant le siège de la province de Nador pour demander aux autorités locales d'intervenir pour assurer notre protection du moment que plusieurs d'entre nous ont été agressés et gravement blessés. Nous avons présenté une trentaine de plaintes avec des certificats médicaux qui dépassent les 21 jours mais en vain. Nos agresseurs circulent librement au vu et au su de tous». De son côté, Abdelhaq Bougroun, directeur général de ladite société, explique que cette situation est embarrassante car elle impacte négativement sur tous les efforts consentis ces dernières années pour booster l'activité économique au niveau de l'Oriental et pour transcender cette région en zone compétitive et attractive. «Il est anormal qu'à chaque fois des usines ferment à cause de la mauvaise gestion de la zone industrielle de Salouane. Au moins, cinq unités de production ont mis la clef sous le paillasson dernièrement, dont la Nadotex qui assurait le travail à 150 ouvriers». Et d'ajouter : «Au niveau de notre usine, qui est la première usine de fabrication de bouteilles de gaz en Afrique, les voies du dialogue ne peuvent pas être fermées mais les revendications doivent être raisonnables. Les salariés les moins payés dans notre usine touchent entre 3000 et 5000 DH. Certains cadres touchent jusqu'à 60 000 DH mensuellement». Pour rappel, la Sofrenor est une filiale de multinationales spécialisées dans la fabrication des bouteilles à gaz de différentes dimensions d'une capacité allant de 3 à 200 litres répondant aux exigences de chaque pays en accord avec différentes normes : ISO 4706 et EN 1442. Elle est certifiée ISO 9001 et OHSAS 18001 et périodiquement contrôlée et a pris l'engagement de la qualité totale depuis sa création, ce qui lui a permis d'avoir une position de leader au niveau mondial et occuper une place importante sur les marchés d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient.