Conseiller économique à l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, Michael Koplovsky suit de près les négociations Maroc-USA pour l'établissement d'une zone de libre-échange. Le Maroc, déclare-t-il, tirera de nombreux avantages dans la zone de libre-échange. Mais, le conseiller économique américain n'en reconnaît pas pour le moins que certains ajustements peuvent s'avérer douloureux. Entretien. ALM : Quels sont, côté américain, les principaux obstacles à ces négociations Maroc-USA sur la zone de libre-échange? Michael Koplovsky : Les accords de libre-échange conclus par les Etats-Unis sont des accords larges, compréhensifs, exhaustifs. Ces accords concernent non seulement l'accès au marché et les droits de douane, mais aussi la protection des droits de propriété intellectuelle, la transparence des marchés publics, le commerce électronique, les télécommunications, les services, et l'investissement... Un accord de libre-échange apportera des ajustements dont certains peuvent être douloureux. Nous reconnaissons les particulières vulnérabilités et les sensibilités marocaines, surtout dans le cadre de l'agriculture. Nous sommes prêts à aider à la transformation et à la réforme de l'économie, à l'application de l'accord, et à l'amélioration des impacts de la libéralisation. Un accord sur les brevets est-il envisageable avec des durées de protection de moins de 20 ans? Je ne peux pas discuter des détails des négociations, mais je peux vous assurer que les obligations dans l'accord de libre-échange concernant les brevets ne dépassent pas les obligations du Maroc dans l'OMC ADPIC. L'expérience de la Jordanie après la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis a démontré que les protections fortes de la propriété intellectuelle attirent de nouveaux investissements dans les secteurs de haute-technologie, (et bien des industries qui produisent des médicaments les plus avances et efficaces). Il se murmure qu'un ultime compromis a été trouvé sur le volet agricole. Qu'en est-il? Je ne suis pas en mesure de discuter sur les détails des négociations en cours. Comme j'ai dit, nous reconnaissons les particulières vulnérabilités et les sensibilités marocaines, surtout dans le domaine de l'agriculture. Nous sommes prêts à aider à la transformation et à la réforme de l'économie marocaine, à l'application de l'accord, en amortissant notamment les impacts de la libéralisation. Les négociateurs américains se rendent compte de la situation et prennent en considération les préoccupations et les sensibilités marocaines dans leurs discussions. Quelle est la position américaine sur les textiles ? Ayant conscience des bénéfices potentiels immédiats et concrets pour le Maroc, les négociateurs américains essaient de construire les offres qui comprennent le maximum d'accès au marché américain pour les produits textiles, qui sont dans le même temps conformes aux lois et règlements américains, malgré les vraies sensibilités du secteur américain. D'après vous, est-il possible que ces négociations soient bouclées cette année ? Oui c'est bien possible. et on l'espère. Les négociateurs marocains et américains oeuvrent d'arrache pied et continuent de réaliser des progrès considérables dans leurs pourparlers. Ils arriveront certainement à la conclusion des négociations dans les jours qui viennent.