Le projet de Constitution évoque le bannissement de la discrimination à l'encontre des personnes handicapées et exige des pouvoirs publics de mettre en œuvre des politiques destinées à cette catégorie. L'intégration des personnes handicapées est à l'ordre du jour du projet de la nouvelle Constitution. Le nouveau texte qui sera soumis au référendum le 1er juillet ambitionne de promouvoir la place de cette catégorie sociale. Le projet évoque le bannissement de la discrimination à l'encontre des personnes handicapées et exige des pouvoirs publics de mettre en œuvre des politiques destinées à cette catégorie. Le préambule du projet de Constitution indique que l'Etat s'engage à «bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l'origine sociale ou régionale, de la langue, de l'handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit». Aussi, selon l'article 34 du projet de Constitution, «les pouvoirs publics élaborent et mettent en œuvre des politiques destinées aux personnes et aux catégories à besoins spécifiques», visant notamment à «réhabiliter et intégrer dans la vie sociale et civile les handicapés physiques sensorimoteurs et mentaux et faciliter leur jouissance des droits et libertés reconnus à tous». Des dispositions qui répondent parfaitement aux revendications des acteurs de la société civile qui œuvrent dans le domaine de la protection des droits des personnes à besoins spécifiques. Le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité a accueilli avec satisfaction les nouveautés apportées par le nouveau texte. «A l'instar des autres citoyens, le projet de la nouvelle Constitution accorde une place de choix aux personnes handicapées. Durant ces derniers temps, cette question était au centre de nos principales actions. Le projet ambitionne de promouvoir les droits des personnes handicapées dans tous les domaines notamment social, culturel, économique et politique. Dans le nouveau texte, il y a l'obligation faite à l'Etat de mettre en place des politiques visant d'assurer la jouissance effective par les personnes handicapées de leurs droits. Aussi, à travers le principe de la non-discrimination annoncé dans le préambule, le projet cherche à instaurer l'égalité des chances entre les personnes normales et les personnes handicapées, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui», souligne Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. Selon la ministre, il reste encore aujourd'hui beaucoup à faire pour promouvoir les droits des handicapés. «Malgré les efforts déployés, il reste encore beaucoup à faire pour assurer l'inclusion de cette catégorie de personnes. Par exemple, dans le cadre de la campagne référendaire en cours, il n'y a pas eu d'initiatives pour informer les malentendants du contenu de ce qui se dit à la télévision à propos de la Constitution», souligne Mme Skalli. Et d'ajouter que «toute action en faveur des personnes handicapées nécessite plus qu'un ministère. Il faut une approche transversale et de multiples démarches pour atteindre les objectifs tracés pour cette catégorie. Le projet de la nouvelle Constitution est un plan pour une très belle maison que nous devons construire après le référendum du 1er juillet». Les dispositions consacrant les droits des handicapés ont eu également un écho favorable sur le plan international. «De par un regard extérieur, nous sommes très attentifs à ce qu'apporte le nouveau texte pour toutes les personnes qui se trouvent dans une situation d'exclusion, notamment pour la restauration de leurs droits. Nous trouvons que l'article 34 est assez engageant et mobilisateur de toutes les énergies. Nous sommes très satisfaits de ces nouveautés», souligne Fouad Madec, chef de projet à l'Association Handicap international.