Lancement de la journée nationale de l'handicapé Quoi de plus affligeant que des enfants qui pâtissent d'une souffrance psychique majeure ? Leur nombre croissant, incite à souder les synergies d'un partenariat entre institutionnels et société civile pour garantir des prises en charge éducatives et thérapeutiques conséquentes. Dans ce cadre, Sa Majesté le Roi a lancé, hier, la journée nationale de l'handicapé. Le séminaire national, à l'instigation du Département de Yasmina Baddou, a permis aux acteurs publics et associatifs de confronter leurs expériences respectives et de peaufiner des plans d'action pour un traitement optimal de cette couche sociale défavorisée que sont les enfants autistes. Des résolutions nouvelles ont mis en avant le projet de Code de l'enfant et la nécessité d'un maillage en réseaux des partenaires associatifs et des centres d'accueil. Une convention liant les ministères de l'Education et de la jeunesse et le secrétariat d'Etat à la Famille, la solidarité et l'action sociale, a également constitué un moment fort de la rencontre. Le but de la journée d'études du 30 mars dernier consistait à “établir le diagnostic des réalisations dans le domaine de l'éducation et de la réhabilitation de l'enfant handicapé mental d'une part, et à identifier les axes d'une stratégie concernant le handicap mental impliquant la participation des partenaires publics et associatifs”, expliquent les instigateurs du forum. Deux évènements importants sont à mettre à l'actif du Département de Yasmina Baddou : l'organisation du deuxième Festival des enfants aux besoins spécifiques, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi, à Casablanca le 4 avril et la signature d'une convention avec le MENJ relative à l'intégration scolaire des autistes. Un bilan encourageant… Et ce ne sont pas là les seuls actes marquants à mettre à l'actif de la dynamique responsable istiqlalienne. L'appui au secteur associatif, “partenaire stratégique dans ce domaine”, insiste Yasmina Baddou, a mobilisé une dotation budgétaire allouée par le secrétariat aux ONG et centres d'accueil de l'ordre de 12,3 millions DH bénéficiant à 147 partenaires de la société civile. Au chapitre éducation, le partenariat avec le MENJ a permis la création de 104 classes intégrées d'enfants handicapés en leur réservant un budget de 2,5 millions DH. Cette action est complétée parallèlement par la prise en charge des frais de scolarisation en parrainant les enfants issus des familles les plus défavorisées en déboursant près de 3,4 millions DH. En outre, le créneau de la formation professionnelle est investi en vertu de la convention tripartite liant au Secrétariat d'Etat à la Famille et à la Solidarité sociale les Départements de la Formation professionnelle, de l'Agriculture et de l'Artisanat en mettant en œuvre les mesures d'intégration des adolescents sourds dans les programmes d'apprentissage spécialisés. D'autres acquis sont à ajouter au tableau des réalisations en la matière, à savoir la signature de conventions de partenariat avec l'ONE, Lydec et le Centre des énergies renouvelables visant la mise en œuvre de la loi 10-03 relative aux accessibilités des personnes handicapées. Sans oublier les initiatives de réadaptation à base communautaire lancées dans les villes de Settat, Khémisset, Salé, Tanger, Berrechid, Marrakech, Casablanca et Chaouen. Des programmes destinés à développer de nouveaux services sociaux d'éducation, de formation et d'emploi, orientés en priorité vers l'insertion socioprofessionnelle des handicapés. Enfin, on peut citer encore au palmarès du département de Yasmina Baddou la création de centres spécialisés équipés en matériel et auxiliaires didactiques et animés par des encadreurs professionnels éducateurs spéci-alisés, psychologues, psychiatres, orthophonistes, kinésithérapeutes… Des bibliothèques sonores, dont trois opérationnelles à Casablanca, Rabat et Oujda, sont en passe d'être inaugurées dans les villes de Fès et d'Agadir ainsi que dans d'autres grands centres universitaires. Plusieurs prestations de secours ont été fournies en 2003, des lots d'appareils et du matériel au bénéfice de 3 376 handicapés pour une valeur de 2,27 millions DH. … et des perspectives prometteuses L'action continue cette année pour accélérer les interventions d'appui aux demandes d'emploi en coordination avec les divers Départements ministériels pour rendre effectif l'Arrêté de la Primature stipulant la réservation de 7% des postes dans le secteur public à l'insertion de cette catégorie de citoyens infirmes. La même démarche est engagée pour étendre cette mesure aux employeurs du secteur privé. Par ailleurs, le secrétariat d'Etat procèdera à la distribution de 20 000 cartes aux personnes handicapées sur un total de 300 000 dossiers soumis dont 75 000 traités par voie informatisée et 30 000 dossiers visés par la Commission technique centrale. Toutes ces bonnes dispositions seront couronnées par l'adoption en projet du Code de l'enfant dont la politique istiqlalienne a fait son cheval de bataille. “Le Maroc a traversé des étapes importantes dans le domaine de la protection et de la prise en charge des enfants vivant dans des conditions difficiles, notamment les enfants handicapés. Le secrétariat d'Etat à la famille, la solidarité et l'action sociale s'est engagé, dans une collaboration étroite avec les institutions publiques concernées, les associations actives dans ce créneau et l'UNICEF, dans l'élaboration d'un projet de Code de l'enfant représentant un cadre législatif privilégié pour la protection et la défense des droits de l'enfant handicapé en matière d'éducation, de scolarisation et d'intégration socioprofessionnelle”, a notamment déclaré Yasmina Baddou lors de l'allocution d'ouverture de la journée d'études. Surtout, en faveur de cette catégorie de population infortunée atteinte de psychose infantile. L'issue des débats a abouti à la formulation de recommandations générales et thématiques aptes à aider à la réhabilitation des enfants infirmes. En tête des résolutions premières, assurer la plus grande mobilisation nationale pour garantir le droit des jeunes handicapés mentaux à la protection, la rééducation et l'éducation et le développement de leurs aptitudes professionnelles, artistiques, culturelles et sportives nécessitant “les plus grands soins, une attention majeure et un encouragement continu”. La coopération internationale est également évoquée en vue de promouvoir des projets communs de développement adaptés à l'activité et à la formation de cette catégorie de population. Enfin, les partenaires de la société civile sont déterminés à s'organiser en réseaux impliquant ONG nationales et internationales et les centres d'accueil, afin de plaider la cause des enfants psychotiques en particulier, et celle de l'ensemble des handicapés, d'une manière générale.